L’an dernier, à Chiang Maï, un temple m’avait tapé dans l’âme. Le seul avec un vrai grand jardin autour, beaucoup de verdure, de dorures, beaucoup de plantes exotiques, un arbre à durians, des arbres ornés de fleurs oranges et blanches, des pelouses et des bancs à l’ombre. Une oasis où on pouvait venir flâner, se poser en paix.
Etant un peu à l’écart du coeur de la vieille ville, il y avait peu de monde, l’endroit rêvé pour lire, prier, rêver, méditer en toute intimité. J’avais adoré son ambiance et avais hâte de la retrouver cette année.
J’en avais fait le point d’ancrage pour apaiser mon esprit en 2019.
J’étais pressée de revoir mon temple. Je pensais que j’allais le retrouver facilement, mais non ! Pendant 6 jours, j’ai arpenté les rues de la vieille ville, sans vraiment le chercher, je ne l’ai pas croisé. Il ne s’est pas présenté, il n’était pas sur mon chemin. J’étais un peu triste, j’avais comme un pincement au coeur, à l’idée de repartir sans m’être replongée dans son atmosphère. Une ombre, l’impression d’être passée à côté d’un rendez-vous avec moi-même.
Et puis, le matin du dernier jour, à 9 heures, je suis allée faire une course au 7-11, le magasin du coin visité 10 fois au cours de la semaine. En sortant, je lève les yeux, et de l’autre côté de la rue, derrière un grand portail, mon temple !
Je ne l’avais pas vu parce qu’en passant devant je regardais toujours le 7-11… De l’autre côté de la rue.
Il était là, sous mon nez, à deux pas, depuis le début.
Le jardin vert, calme, dans la douceur de l’air du matin, dans la douceur du soleil du matin, pas encore trop chaud. Le temple était ouvert, les bancs étaient là, les fleurs étaient là, les plantes exotiques avec leurs larges feuilles rayées, vertes ; l’arbre à durians, chargé de durians. Je n’en croyais pas mes yeux !
Un homme portait un autel fleuri de guirlandes oranges, pour aller prier au Chedi d’or à l’arrière du temple.
Tranquillement, je me suis promenée. J’avais l’impression de me retrouver, tellement heureuse de cette surprise inouïe ! Il me restait une seule journée, mais toute une journée à Chiang Maï, pour profiter de mon templs. En priant à l’intérieur, j’ai ressenti une joie immense : j’étais alignée, tout se mettait en place dans mon univers intérieur. Quand j’ai ouvert les yeux, un chaton était allongé à côté de moi sur le tapis de prière. Il m’a regardée et m’a fait un clin d’oeil.
Cet endroit, je l’emmène avec moi, dans ma tête, dans mon coeur, il me servira pour méditer, il me permettra de me retrouver, où que je sois, pour plus tard, pour partout.