J’ai retrouvé mon temple

L’an dernier, à Chiang Maï, un temple m’avait tapé dans l’âme. Le seul avec un vrai grand jardin autour, beaucoup de verdure, de dorures, beaucoup de plantes exotiques, un arbre à durians, des arbres ornés de fleurs oranges et blanches, des pelouses et des bancs à l’ombre. Une oasis où on pouvait venir flâner, se poser en paix.

Etant un peu à l’écart du coeur de la vieille ville, il y avait peu de monde, l’endroit rêvé pour lire, prier, rêver, méditer en toute intimité. J’avais adoré son ambiance et avais hâte de la retrouver cette année.

J’en avais fait le point d’ancrage pour apaiser mon esprit en 2019.

J’étais pressée de revoir mon temple. Je pensais que j’allais le retrouver facilement, mais non ! Pendant 6 jours, j’ai arpenté les rues de la vieille ville, sans vraiment le chercher, je ne l’ai pas croisé. Il ne s’est pas présenté, il n’était pas sur mon chemin. J’étais un peu triste, j’avais comme un pincement au coeur, à l’idée de repartir sans m’être replongée dans son atmosphère. Une ombre, l’impression d’être passée à côté d’un rendez-vous avec moi-même.

Et puis, le matin du dernier jour, à 9 heures, je suis allée faire une course au 7-11, le magasin du coin visité 10 fois au cours de la semaine. En sortant, je lève les yeux, et de l’autre côté de la rue, derrière un grand portail, mon temple !

Je ne l’avais pas vu parce qu’en passant devant je regardais toujours le 7-11… De l’autre côté de la rue.

Il était là, sous mon nez, à deux pas, depuis le début.

Le jardin vert, calme, dans la douceur de l’air du matin, dans la douceur du soleil du matin, pas encore trop chaud. Le temple était ouvert, les bancs étaient là, les fleurs étaient là, les plantes exotiques avec leurs larges feuilles rayées, vertes ; l’arbre à durians, chargé de durians. Je n’en croyais pas mes yeux !

Un homme portait un autel fleuri de guirlandes oranges, pour aller prier au Chedi d’or à l’arrière du temple.

Tranquillement, je me suis promenée. J’avais l’impression de me retrouver, tellement heureuse de cette surprise inouïe ! Il me restait une seule journée, mais toute une journée à Chiang Maï, pour profiter de mon templs. En priant à l’intérieur, j’ai ressenti une joie immense : j’étais alignée, tout se mettait en place dans mon univers intérieur. Quand j’ai ouvert les yeux, un chaton était allongé à côté de moi sur le tapis de prière. Il m’a regardée et m’a fait un clin d’oeil.

Cet endroit, je l’emmène avec moi, dans ma tête, dans mon coeur, il me servira pour méditer, il me permettra de me retrouver, où que je sois, pour plus tard, pour partout.

Publié dans Dissolution du stress, Méditation, Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire

Le monde à l’envers

Cette année je suis repartie en Thaïlande au mois de février. Je n’avais pas peur, ce n’était plus ma première fois en Asie. Maintenant, je sais que si quelque chose cloche dans la logistique, ce n’est pas grave : on trouve des solutions. Il suffit d’avoir un smartphone et un peu d’argent. Je connais la formule magique : Agoda, Grab, Trip (.com)

Donc je n’étais pas inquiète et je commençais à trouver ça louche… L’inquiétude, c’est un peu comme une garantie : on imagine des trucs terribles, c’est désagréable, mais c’est le prix à payer pour que tout se passe bien. Puisque plus de 90 % de nos peurs sont fantasmées, c’est mathématique.

Pour autant, la vie m’a appris que ce n’est pas une assurance tous risques et qu’on n’est généralement pas inquiet au bon endroit. Quand un problème survient, c’est sournoisement, en traître, là où notre imagination n’avait rien vu venir.

Et lorsqu’on est zen, il va forcément se passer un truc pas du tout prévu.

Voila le type de croyances que je cultive avec minutie depuis des décennies.

Et là…. PAF ! Fin janvier 2020: le corona virus en Asie, 3 semaines avant mon départ. Avouez que pour confirmer une croyance pourrie, c’est du top niveau !

La petite voix dans ma tête a commencé : « Ma pauvre fille, c’est vraiment pas de bol, un virus atroce juste avant ton départ, tu vois, je t’avais bien dit qu’il allait se passer un truc, et il faut que ça tombe sur toi ! Tu vas devoir annuler ton voyage, mais vraiment c’est pas de bol… »

J’ai réussi à la faire taire en appelant la Pensée claire à la rescousse : « Le virus est en Chine et il y a peu de cas en Thaïlande » a-t-elle dit, « Il n’y a aucune consigne de restrictions de voyage pour ce pays. Il faudra se laver les mains très souvent et ça ira ».

J’ai refoulé la peur et décidé que j’irai quand même.

Mais les Autres on repris en choeur : « Mais…. Tu vas partir ….. quand même ? »

Ben oui. Je suis partie. Le voyage était merveilleux.

Pendant notre séjour, le monde s’est renversé et c’est la Thaïlande qui a placé la France en pays à risque.

Aujourd’hui, je me rends compte, qu’à 15 jours près, je ne serais pas partie. Pas à cause du virus en Thaïlande, qui est encore relativement épargnée. Mais parce que le monde a fermé ses frontières, et que je suis confinée comme le tiers de l’humanité.

Qui aurait pu imaginer ça ? Pas moi. Personne.

Alors, je maintiens la croyance que les problèmes frappent dans les angles morts. Je vais ranger la Peur et l’Inquiétude dans le coffre de la voiture et tracer ma route.

Publié dans Dissolution du stress | Laisser un commentaire

La Peur en fait des tonnes

Comme me l’a justement fait remarqué une amie l’autre jour, je suis de nature inquiète. Si il y avait un championnat du monde de l’inquiétude, je serais bien placée. Je suis très créative à tous points de vue, y compris pour imaginer des tas de choses qui se passent mal.

Pourtant, depuis plusieurs années, je me suis sacrément améliorée, et surtout, ces peurs ne m’empêchent pas de passer à l’action. J’y vais la poitrine serrée, mais j’y vais.

Une technique qui m’a beaucoup aidée, est de parler à la Peur en l’accueillant : en lui disant « ok, tu es là, je te vois, je ne vais pas jouer à faire comme si tu n’étais pas là, et après tout, tu fais ton boulot, tu es venue me porter un message. Mais s’il te plait, pourrais tu crier moins fort, prendre un peu moins de place, te dégonfler un peu, et t’asseoir là dans un coin à l’arrière de la voiture pour que JE puisse tenir le volant et piloter ? J’ai bien entendu ce que tu avais à me dire et j’en tiendrai compte, tu as raison et je te remercie ».

Ce qu’il faut savoir c’est que la Peur a la trouille. Elle a la trouille qu’il nous arrive quelque chose parce qu’on ne l’a pas écoutée. Elle fait son job et elle tient à nous. C’est notre alliée. C’est juste que souvent, elle en fait des caisses, elle en fait beaucoup trop, elle noircit le tableau, pour être sûre d’être entendue.

Il parait que 95 ou 97 % de nos peurs sont fantasmées, c’est-à-dire qu’on a peur pour rien. Il faudra qu’on m’explique comment on calcule des pourcentages pareils, et qui le fait. Sûrement des étudiants en psychologie dans une université américaine qui ont fait des calculs statistiques sur la base de questionnaires remplis par d’autres étudiants.

Bref, ce qu’il faut retenir, c’est que la Peur exagère vraiment beaucoup. Elle doit être un peu marseillaise sur les bords.

La prochaine fois que la Peur vient vous apporter un message, essayez de l’imaginer vous parlant avec un accent marseillais depuis l’arrière de la voiture. Et dites vous qu’il y a de grandes chances que ce qu’elle vous raconte soit du bullshit ou des fake news. Vous devriez vous sentir rapidement mieux.

Ensuite, appelez la Pensée claire et rationnelle à la rescousse : vous la reconnaîtrez : elle a un costume-cravate et elle ne rigole pas beaucoup. Elle a des dossiers bien classés. Elle collecte les données factuelles et les analyse pour en tirer une conclusion. Elle est pas fun mais franchement, souvent elle est très utile et on gagne beaucoup à la faire entrer en scène.

Une fois qu’elle a fini, laissez la discuter quand même avec la Peur, pour que celle-ci apporte son éclairage, en tant que consultante, en quelque sorte.

Publié dans Dissolution du stress | Laisser un commentaire

Trésors

Les musiques chéries de notre adolescence sont des trésors atemporels, de l’or liquide qui explose dans l’âme. Elles ne vieillissent pas.

Parfois je découvre éberluée que les artistes que j’adorais ont continué à produire ; leur carrière ne s’est pas arrêtée lorsque j’ai cessé de les écouter (Pourquoi ai-je arrêté d’ailleurs ?), et je découvre des coffres remplis de pierres précieuses….

Aujourd’hui, de fil en aiguille, de Berlin à Oslo, je passe d’Alphaville à A-ha. Seules les filles nées de 1968 à 1972, à peu près, peuvent comprendre ce qui suit. Alors moi je n’étais pas amoureuse de Morten Harket comme tout le monde mais de Mags (Magene Furuholmen, au clavier) (regardez sur internet vous comprendrez tout de suite). Bien sûr, le vrai génie était Pa(°)l Waktaar, mais il était moins beau et marié. Bref je m’égare.

Ce qui compte c’est que j’étais folle de leurs chansons même si c’était pop, commercial, guimauve et scandinave. Oui on pouvait être fan de Bowie et de the Jesus and Mary chain et en même temps absolument dingue de A-ha. Je suis pour l’inclusion et l’écclectisme.

J’ai eu leurs chansons dans la peau longtemps : l’album Hunting high and low bien sûr, Scoundrel days énormément, et, comme j’ai eu la chance d’avoir une amie norvégienne, j’ai reçu pour mes 30 ans le CD de Minor earth, major sky, correspondant au tournant spirituel dans la vie de Morten.

Ecoutez la voix de Morten, c’est un aller direct pour le ciel, avec un retour difficile, parce qu’on n’a pas envie que ça s’arrête. Stay on these roads, To let you win, scoundrel days, Manhattan skyline, I’ve been losing you, Soft rains of april, Take on me et j’en passe. Ecoutez les mélodies de Pa(°)l, ce mec est un compositeur génial.

Suivant mon fil et mon aiguille, marchant dans la rue ce soir dans la nuit noire avec mon casque, sur quoi je tombe ? Un album UNPLUGGED enregistré en 2017, oui, en 2017 ! avec Morten qui a toujours une voix de dingo, et tout ça en unplugged. 21 chansons anciennes revisitées. Et en fouillant un peu on trouve encore d’autres versions acoustiques, genre Soft rains of april ou take on me en hyper dépouillés. Je rêve. Je rêve éveillée tellement c’est beau ! Je ne vais jamais réussir à aller dormir. Peut être que je vais rester marcher toute la nuit dans les rues de la ville, le casque sur les oreilles.

Publié dans Dissolution du stress, Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire

La pelote des compliments

Il était une fois une pelote de laine rose qui s’ennuyait au fond d’un tiroir. Elle y traînait son âme en peine comme en prison depuis 2 ans. Depuis que j’avais décidé de me remettre à tricoter le soir, puis que j’avais vite abandonné au profit de la peinture. La pelote avait donc à moitié la forme d’une pelote, et à moitié la forme d’un début d’écharpe trop large. Elle s’ennuyait et moi, à chaque fois que j’ouvrais le tiroir, je me sentais coupable d’inachèvement. Je me sentais mal et elle aussi. Nous n’arrivions plus à communiquer.

Mais cette semaine elle a trouvé son Ikigaï. J’ai détricoté toute l’écharpe, réenroulé la pelote, et l’ai emmenée avec moi en animation d’un séminaire d’équipe pour une séquence de pelote des compliments.

Debouts en ronde dans la salle, les participants ont tiré au sort le nom d’un collègue auquel ils étaient ensuite invité à formuler un compliment, un signe de reconnaissance positif. Ouh quelle drôle d’idée ! Un peu gênant sur le coup pour la plupart des gens d’ailleurs… Faire un compliment à un collègue peut être tellement inhabituel.

Et c’est là que ma pelote est entrée en scène. La première personne à dire un compliment a pris le bout du fil et j’ai passé la pelote au suivant qui a pris le fil entre les doigts et ainsi de suite jusqu’au dernier. C’est ainsi que les relations entre les membres de l’équipe se sont matérialisés, sous leur yeux, sous la forme d’un joli fil tout rose. Formant un mignon tissage de liens comme ceux que l’on faisait, petits, entre nos doigts avec un élastique.

L’effet magique des compliments, inattendus, associé à ce souvenir d’enfance, a fait fondre un instant les masques professionnels et la lumière des coeurs émus nous a tous éblouis.

Ma pelote, aux anges, était plus douce que jamais.

Elle a trouvé sa place. Elle habite désormais officiellement dans l’armoire de mon bureau et reprendra du service régulièrement pour ouvrir les coeurs refroidis par le monde du travail.

Publié dans Dissolution du stress | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Voeux en miroir

Ces dernières années au moment des voeux, j’étais créative et inspirée : j’adorais souhaiter la nouvelle année par des formulations haute couture dédiées à chaque personne. C’était une vraie attention à l’autre, doublée d’une saine réaction poétique à un directeur que j’entendais brailler « Et la santé surtout ! » 15 fois par jour de janvier.

D’ailleurs, je suis traumatisée à vie, même si je ne travaille plus dans son entourage depuis longtemps. Quand j’entends « Et la santé, surtout ! », je sursaute et j’ai un rictus nerveux.

Bref, cette année, aucune inspiration. Même pas envie de souhaiter les voeux. Pas d’idée. Le vide. Ras-le-bol de cette tradition débile. Pas glop marre du mois de janvier et-en-plus-je-déteste-les-galettes-des-rois-y’a-même-pas-de-chocolat-dedans. Quel intérêt ?

Politesse oblige, j’ai décidé d’adopter « bonne année  » ou « Meilleurs voeux« , après tout, less is more et le minimalisme est à la mode.

Jusqu’au jour où ma banquière (qui est géniale parce qu’elle aime les gens plus que l’argent) me dit « Alors qu’est ce que je peux vous souhaiter pour cette année ? ».

Ha !

C’était comme si elle me tendait un miroir à souhaits. Ma pensée s’est arrêtée en plein élan ……et mon coeur a répondu « Moins de travail et beaucoup plus de temps libre ! ». Comme c’était bon à dire et à entendre !

Depuis j’ai retrouvé le goût des voeux : je m’amuse à tendre ce miroir magique, je savoure le petit temps de surprise… Les réponses sont enchantées. J’ai l’impression d’offrir des cadeaux, de faire oeuvre de voeux utiles, d’aider les personnes à découvrir leurs vrais désirs…..

Alors à vous maintenant : que puis-je vous souhaiter pour la nouvelle année ?

Publié dans Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire

Sans contact

Le 2 janvier, animée par une bonne résolution, je suis allée tôt au labo d’analyses pour une prise de sang.

Juste avant moi passait une mamie souriante. Alors que l’infirmière ressortait avec les tubes en lui disant « au revoir madame », la mamie lui a dit « au revoir mademoiselle, et bonne année ! ». L’infirmière a répond « Ah oui, bonne année » ; la mamie lui a alors demandé si elle pouvait l’embrasser. Pour la nouvelle année.

L’infirmière s’est figée une micro seconde face à cette demande incongrue. J’ai eu la sensation que toute la salle d’attente retenait son souffle.

Se remettant en mouvement précipitamment, l’infirmière a marmonné « Je dois vite aller donner les tubes au labo, à cause de la température ! » et elle a disparu.

La mamie, après ce vent, est sortie dignement en souriant et a soigneusement dit « Bonne journée monsieur » « Bonne journée madame », à toutes les personnes qu’elle croisait sur son chemin. On sentait qu’elle savourait ces occasions d’interaction avec d’autres êtres humains. Comme des moments précieux. Je me suis imaginée qu’elles étaient rares dans sa vie, et qu’elle ne voulait pas en perdre une miette.

Sans doute, malgré la période du nouvel An, personne ne l’avait embrassée pour les voeux. Elle avait tenté sa chance auprès de l’infirmière, pour sentir, elle aussi, au moins une fois dans l’année, une joue chaude et douce posée fugitivement contre la sienne.

J’ai pensé à toutes ces bises que je fais tous les jours, sans y accorder d’attention, combien ? Les jours de bureau, facilement 40 ….

Dorénavant, je les ferai en pleine conscience, comme si elles devaient être les dernières. Je chercherai à distinguer si les joues sont fraîches, tièdes, chaudes, gelées, douces ou rugueuses, piquantes parfois, fermes ou molles, creuses ou rebondies, souriantes ou pas. J’écouterai avec attention la tessiture du bruit qui accompagne la bise (Existe-t-il une onomatopée pour ce bruit ? Bizzz ?). Je chercherai à percevoir l’intention sous-jacente et à donner de mon côté des bises douces et énergisantes, transmettrices d’énergie positive.

Publié dans Dissolution du stress | Laisser un commentaire

Ivresse de l’esprit clair

Longtemps, le réveillon du nouvel An a été pour moi une grande affaire.

Il me fallait absolument vivre une soirée exceptionnelle, à la hauteur des espérances folles que je projettais sur l’écran vierge de la nouvelle année. Quel enjeu ! Dans ma tête, tout se passait comme si un réveillon râté ou trop banal lancerait une ombre menaçante sur les 12 mois à venir.

Résultat : la plupart du temps, je buvais trop, mangeais trop, parlais trop et me couchais beaucoup trop tard. La soirée était souvent sympa, rarement extraordinaire, mais le lendemain était souvent….désagréable.

Or, tout comme la première impulsion du matin donne l’élan à l’ensemble de la journée, la première journée de l’année peut donner le La de l’année entière.

Basé sur ce principe, cette année, le réveillon fut simple : exit la corvée de courses dans les magasins surpeuplés aux allées encombrées de caddies débordants : vraiment, pourquoi s’infliger cela ? Quel soulagement de l’éviter !

Nous avons opté pour une soirée à deux, tranquille : ciné en début de soirée, une assiette d’excellents fromages accompagnée d’un peu de bon vin . Puis une part de bûche délicieuse et légère, avec une coupe de champagne. A minuit, nous dormions.

Le premier jour de l’année, lucarne d’ouverture sur une décennie toute neuve et lumineuse, je me suis réveillée le corps et l’esprit clairs. Prête à cuisiner, marcher, écrire, peindre, lire et retourner au ciné (et finir le fromage, la bûche et le champagne).

La sensation intérieure procurée par la simplicité, la liberté et la clarté est bien plus enivrante que l’obligation normative de participer à un bonheur illusoire forcé, qui s’achève souvent dans la confusion du corps et de l’esprit.

Je sais maintenant que le plus beau cadeau de fin d’année que je puisse m’offrir, c’est de la tranquillité d’esprit, l’absence d’obligations ainsi que du temps de réflexion.

Publié dans Dissolution du stress, Minimalisme, Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire

Minorque, Minorque…

Pourquoi 2 fois Minorque ?

Avant l’été, quand on me demandait où je partais en vacances cette année, je répondais : Minorque !
A chaque fois, la réponse était : oh, t’as trop de chance d’aller à New York !
Il faut que j’apprenne à mieux prononcer…

Minorque, peu de gens te connaissent.

Quand j’étais petite, en Bretagne, j’avais une amie qui allait parfois l’été « aux Baléares ».
Cela sonnait comme une planète inconnue, pas vraiment un pays, et j’aurais été incapable de dire où c’était.
Maintenant, je sais.

Deux fois Minorque parce que j’y suis déjà allée l’an dernier.

Minorque 2018, Minorque 2019…

Deux séjours merveilleux, perdue avec mon amie S. au beau milieu de la méditerranée. Sur notre île.
En Espagne mais pas tout à fait.

L’esprit balayé par ses vents changeants, la vision élargie par la mer de tous côtés, les cheveux comme de la paille, la peau couleur de brugnon, les jambes lourdes de marche et de nage, les soirées enchantées par la Pomada…

Deux fois Minorque parce qu’il y a Minorque envahie par les touristes, les rues et les plages grouillantes de monde, et puis l’autre plus secrète, jusqu’à nos coins de paradis qui ressemblent à la Bretagne des pointes, rude, nue, mais avec l’eau à 27°. Cela fait une sacré différence… Le genre de différence qui vous permet de rester toute la journée à trainer dans l’eau en rêvassant, presqu’entièrement concentrée sur les sensations de bien-être et de détente corporelle.

Le soleil sur la peau, le vent dans les cheveux, le sable et les galets chauds, la mer, le bruit des vagues, un sentier côtier désert… Des soirées douces … What else ?

Minorque est mon rêve de calme, de liberté, de bleu-bleu-bleu-turquoise, de fleurs multicolores, de souffle bienfaisant, sauvage, qui nettoie l’âme et le corps, une respiration qui rend le retour douloureux, même encore deux semaines après…

Je pense à Minorque et mes yeux se plissent, mon regard devient flou, le vent se lève dans mon cerveau, mes pensées se font la malle, mon corps se détend, tous mes chakras s’ouvrent.

En 2020 je reverrai Minorque, peut être deux fois plutôt qu’une.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Week end à Lille

La première séquence de mes vacances d’été était dans le Nord, les Hauts-de-France. Particulièrement, 3-4 jours passés à découvrir Lille, la ville de ma chère amie S.

De retour depuis une semaine, quels sont les souvenirs qui me viennent à l’esprit, immédiatement ? Les grands traits saillants qui apparaissent lorsque je plisse le cerveau ?

Gourmande que je suis ! Bien sûr, les Merveilleux, petits et grands, engloutis avec délice, j’attendais ces retrouvailles depuis plusieurs années ! Oui, je sais, on trouve les mêmes à Bordeaux maintenant, mais ce n’est pas pareil ! Les manger à Lille, c’est comme voir un film en V.O. ou lire un livre dans le texte. Je n’ai pas encore pu me résoudre à goûter la version exportée, ce serait comme un sacrilège…

Ensuite, les frites Meunier, divine surprise à partager, accompagnant une bière fraîche en terrasse, le must de la Grand’place. Aussi, les gaufres salées comme des sandwichs et les nachos du fast-food éponyme en face de la gare de Lille Flandres. Et la pinte de bière sirotée au soleil à la ferme urbaine de Saint-Sô, servie dans un bus londonien rouge. Et le regret éternel de ce saucisson que nous ne pûmes manger concomitamment, le serveur s’étant coupé un bout de doigt avec la trancheuse….

Je me souviens aussi d’une belle soirée chaleureuse inter-générationnelle autour de burratas, valpolicella, pizzas délectables, clôturée par un tiramisu surprenant au speculoos : vive le métissage ! Et que dire des hamburgers, bruxellois pour le coup, qui ont couronné une marche interminable à la recherche du restaurant parfait.

Mais nos aventures nordiques ne furent pas que diététiques ! Une découverte majeure a été culturelle : La Piscine de Roubaix, à 30 minutes maximum de métro ou tramway de Lille, est un bijou dans lequel j’aurais aimé passer plus de temps. Ancienne piscine municipale reconvertie avec brio architectural en musée, ce lieu magique abrite la petite châtelaine de Camille Claudel ! Mais aussi des petits ours blancs de Pompon, des collections de tissus et de robes, une ribambelle de statues, des tableaux, un jardin thématique, des cabines de bains d’époque…

Les statues fantastiques d’Eldorado Lille 3000, disséminées dans la ville et jusqu’à Roubaix, ont coloré nos balades diurnes et illuminé les nocturnes. Nous sommes aussi partis à pied à la recherche d’oeuvres monumentales de street-art sur des façades d’immeubles. Et le feu d’artifice du 14 juillet, au parc de la Citadelle, a offert le bouquet final le plus époustouflant qu’il m’ait été donné de voir ! Impossible de se retenir de hurler de joie et d’applaudir devant ce tsunami d’explosions pailletées, cette déferlante enchantée infinie qui nous a laissés ahuris de bonheur sur la pelouse.

Publié dans Plaisir d'être Soi | Un commentaire

Comment méditer en s’amusant ?

Depuis 10 ans, je médite régulièrement, plusieurs fois par semaine.

La plupart du temps, je préfère le faire sans rien, une méditation au naturel, en quelque sorte.

Juste pour le plaisir de sentir mon énergie intérieure passer de l’agitation à l’apaisement, comme quand le vent se calme et retombe.

 A d’autres moments, j’ai besoin de pimper un peu la séance avec des méthodes variées pour la rendre plus fun. 

  1. Méditer avec des supports audios :


Il existe des tas d’enregistrements disponibles sur youtube. Ils facilitent l’entrée en méditation et lui donnent de la profondeur. Sur fond de musique planante, des voix douces nous embarquent vers un voyage intérieur qui réveille souvent des émotions puissantes. Certaines de ces méditations guidées sont devenues pour moi familières, comme des rendez-vous, mais je reste toujours curieuse d’en goûter de nouvelles.

Mes préférées :

En connaissez-vous d’autres ?

2. Méditer avec la respiration :

C’est le grand classique de la méditation :  se concentrer sur l’air frais qui entre dans les narines, puis sur l’air plus chaud qui en ressort. Ou sentir son ventre qui se gonfle et se dégonfle au rythme des inspirations et expirations.

On peut aussi imaginer que ses pensées sont des nuages qui passent dans le ciel pur de sa conscience, en arrière-plan.

Ou compter de 1 à 10 puis en recommençant (Je tire mon chapeau à ceux qui réussissent à le faire plus de 4 fois de suite sans perdre le fil …!).

J’aime aussi mixer les techniques : par exemple compter jusqu’à 5 en inspirant, puis 5 en expirant, pendant au moins 5 minutes, selon la méthode de la cohérence cardiaque.

Ou alors celle de la respiration carrée : inspirer sur 5 temps, bloquer pendant 5 temps poumons pleins, expirer sur 5 temps, et bloquer 5 temps poumons vide, puis recommencer.

3. La méditation Alphabet :

Je l’ai inventée récemment, au cours d’un voyage en train.
Elle consiste à égrener l’alphabet plutôt que de compter, et de trouver un mot qui brille pour chaque lettre, selon l’inspiration du moment.

Par exemple :

A comme Amitié
B comme Bilboquet
C comme Croustillant
D comme Diamant
etc….

Comme la fin est souvent ardue, je propose d’emblée :

Wonderful, Xylophone, Yoga, Zen.

Tous les mots sont les bienvenus : Les mots étrangers, les noms propres ou les mots inventés, à condition qu’ils soient chargés d’énergie positive. Si un mot négatif émerge, par exemple, Horrible ou Horripilant pour H, prenez le temps de le dégonfler et d’en trouver un autre, lumineux, comme Harmonie, Hawaïen, Hélios, Halo ou Heureuse.

Cette méditation permet de se concentrer en s’amusant, d’arrêter un instant le flux des pensées, et de retrouver une belle énergie créative.

Publié dans Dissolution du stress, Méditation, Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire

Plan d’actions pour une vie meilleure

Je viens de passer quelques jours merveilleux au nord, au frais, entre Lille et Bruxelles.

Hier, j’ai fureté un moment dans une librairie de Grand’place et mon œil, au détour d’un rayon, a capté une question qui s’est épinglée dans mon cerveau.

« Quelles sont les 30 choses qui pourraient rendre votre vie meilleure ? »

J’ai fait cette liste, en moins de 10 minutes, j’ai tout sorti de ma tête comme ça venait. J’ai pris soin de formuler chaque item de manière précise, avec une tournure positive, et un verbe d’action pour que cela ne soit pas un objectif vague du genre « perdre du poids ».

On trouve sur ma liste des petites actions, comme dans une todo list, ou des objectifs plus lointains, comme une idée de voyage qui me fait vibrer.

Cette question inspirante, ouverte sur l’amélioration de la vie plutôt que sur les « choses à faire », rend cette liste précieuse.

30 choses, c’est beaucoup et nécessaire pour aller racler les coins de la tête.

Je vous invite à faire cet exercice agréable, rapide et libératoire. Sur votre écran, sur un carnet, sur un bout de papier… Puis vous pourrez compléter en classant chaque item par niveau de priorité 1, 2, 3 et enfin, ajouter une échéance. Et voila, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous avez votre plan d’action pour une vie meilleure !

Merveilleux, non ?

Publié dans Amélioration continue, Méditation | Laisser un commentaire

Le cheval, miroir et révélateur

Avez-vous déjà entendu parler d’équicoaching ? Des amis l’ont testé lors d’une journée de team-building, et leur récit m’a happée.

L’un d’eux était dans l’enclos avec le cheval avec la consigne de le faire venir à lui, mais tant qu’il avait peur, le cheval restait à distance malgré ses appels. Cela a duré un certain temps. Puis, à un moment, la peur a disparu, et le cheval s’est approché tranquillement. Mon ami en a été stupéfait et moi, à l’écouter, aussi.

J’ai voulu, à mon tour, vivre la preuve que nos émotions émettent des ondes invisibles. Cette expérience m’a emmenée bien au-delà.

J'ai fait cette peinture qui représente un cheval un peu naïf et coloré, suite à une séance d'équi coaching qui m'a beaucoup marquée et appris sur moi-même.
Mon cheval-miroir

J’avais réservé une demie journée pour la séance. C’était l’hiver et par chance, la matinée glacée était bien réchauffée par le soleil blanc dans un grand bleu.

J’ai commencé par raconter à la coach la raison de ma venue, et tout ce que les chevaux évoquaient pour moi.

Notamment que, petite, je les adorais et rêvais de monter, mais mes parents me l’avaient interdit car « c’était trop dangereux ». J’ai alors compensé en écrivant un roman d’aventure sur « Gitane et Margot », deux juments, l’une noire, l’autre blanche, qui séjournèrent quelques mois dans un champ près de chez nous. J’avais fini par trouver le courage d’approcher pour les caresser. Sans surveillance, et persuadée de la réciprocité de cet amour. J’ai appris ensuite que Margot avait un caractère teigneux, mais c’était trop tard, elle m’avait déjà bien mordue et depuis, j’ai peur des chevaux. En prime, je me suis faite engueulée et j’ai intériorisé le dogme parental que le cheval, c’est dangereux.

La coach m’a ensuite emmenée au bord du paddock où paissaient son troupeau de chevaux entraînés pour le coaching.

Là, pour me détendre, elle m’a fait une micro-séance d’hypnose, debout, et en quelques minutes, j’étais totalement détendue. Je suis entrée avec l’objectif de choisir le cheval avec lequel j’allais ensuite travailler, en prenant tout le temps nécessaire.

Je me suis approchée doucement et deux chevaux, jusqu’alors immobiles, se sont avancés franchement vers moi. Un noir, un blanc. Court-circuit dans mon cerveau, sans paroles : j’avais 10 ans devant Gitane et Margot. Les larmes ont coulé brusquement, j’étais submergée par des souvenirs diffus. Je leur ai caressé le museau, c’était doux, chaud, vivant. Je n’avais pas peur. Je les connaissais déjà.

Puis j’ai continué vers les autres chevaux, cherchant mon âme sœur. Un cheval moyen est venu à moi. L’air plus doux que les autres, moins impressionnant, il se tenait à l’écart. Il semblait chercher ma compagnie. J’ai décidé que ce serait lui et l’ai annoncé fièrement à la coach qui me suivait.

Elle m’a demandé pourquoi j’avais choisi celui-là, puis m’a raconté son parcours singulier. Mes explications, tout comme l’histoire du cheval élu, résonnaient tellement en moi, que j’ai recommencé à pleurer à gros bouillons. La libération émotionnelle et la prise de conscience associée m’ont estomaquée. Ce cheval comme un miroir.

Elle s’est alors focalisée sur mon interaction avec l’ensemble des chevaux qui tournaient autour de moi, analysant leurs réactions et les miennes. Cela a été une belle occasion d’apprendre sur mon comportement avec les autres et ma capacité à protéger mon espace et poser des limites (ou pas).

Nous sommes ensuite passés au manège où j’ai appris, en tenant le cheval par un licol, à le faire avancer, me suivre, s’arrêter, repartir, faire le tour du manège, aller au milieu…

Au début, je n’arrivais à aucun résultat. J’ai essayé de tirer, une fois, deux fois, cinq fois, rien ! J’ai essayé de lui parler sans tirer, en tirant, nada ! Je me sentais nulle et impuissante.

Avec l’analyse du coach et ses conseils, j’ai pu construire une attitude intérieure basée sur la vision, l’intention, la posture physique, et un leadership assertif et ainsi emmener le cheval à me suivre, tout en souplesse. Mon dieu quelle fierté ! J’ai ancré dans toutes mes cellules les sensations physiques et psychiques de ce moment de grâce où j’ai tant appris sans que cela passe par l’intellect.

C’était une leçon énergétique, du ressenti brut. J’ai ressenti combien le socle de la communication est avant toute chose notre posture intérieure, qui se traduit par des tas de signaux non verbaux, et envoie au monde un message silencieux très puissant.

Publié dans Amélioration continue, Dissolution du stress, Plaisir d'être Soi | Un commentaire

Harmonisation des Mois

Nous avons tendance à penser qu’une personne est toujours et partout la même, comme si nous avions tous une personnalité unique qui se traduit de manière identique dans nos comportements, quel que soit le contexte. Et qui ne change pas dans le temps.

En vérité, nous sommes plutôt comme des boules à facettes avec de multiples Mois qui jouent plus ou moins des coudes selon les situations, pour prendre les commandes. Un peu comme s’il y avait plusieurs Actarus dans la tête de notre Goldorak personnel.

Ces Mois qui co-habitent ont chacun des caractéristiques propres, des talents particuliers, et des points faibles. Chez une même personne, si certains sont atrophiés et restent bien cachés, d’autres se partagent le devant de la scène, selon les situations et les rôles, contraintes et enjeux associés.

Lorsque nos différents Mois sont développés de manière équilibrée, se connaissent et savent se passer la balle pour jouer collectif en complémentarité, alors nous avons une belle équipe en nous. Elle nous permet d’être dans la fluidité et la puissance intérieure.

Jardin des Mois

Mais d’autres fois, ils sont désaccordés, voire en conflit, et nous ressentons une dissonance interne qui consomme une énergie précieuse et nous plonge dans des états émotionnels désagréables.

Chez moi, il y a un manque flagrant de communication interne entre le Moi qui rêve et créé, le Moi qui doit traduire les idées enthousiastes en actions planifiées, et le Moi qui doit les réaliser dans l’ordre. Disons-le clairement, le premier est grande gueule et prend presque toute la place, le second est plutôt faiblard, quant au 3ème, il est assez flemmard.

Le résultat est la sensation de trop d’idées qui fusent tous azimuts dans la tête, et la frustration de pas les voir se concrétiser assez vite et d’en perdre en chemin.

Je pourrais aussi citer les conflits entre :

  • Le Moi du corps et celui du mental
  • Le Moi libre et authentique des vacances et celui, plus contraint et stressé, du quotidien au travail
  • Les Mois du passé, du présent et du futur
  • Le Moi qui dit et celui qui pense
  • Le Moi du réel et le Moi idéal
  • Le Moi qui veut mincir et celui qui adore manger
  • Le Moi qui contrôle et gère et celui qui lâche et se laisse aller à la détente…

Pour établir une collaboration entre ces différentes parties de nous-mêmes, nous pouvons commencer par en prendre conscience et ouvrir un dialogue intérieur.

Lorsque nous sentons la tension intérieure monter, réunissons nos différents Moi et ouvrons une table ronde : Comment peuvent-ils se laisser mutuellement la place au moment pertinent, pour améliorer notre bien-être ? Quels sont leurs ressentis et besoins respectifs, que peuvent-ils se demander les uns aux autres ? Et qui est le plus pertinent pour prendre le lead dans cette situation précise ?

Mon Moi qui agit peut demander à mon Moi qui créée de ralentir un peu, de noter ses idées afin de ne pas les perdre, mais d’arrêter de croire que tout peut être réalisé tout de suite et en même temps ; De son côté, le Moi créatif peut renoncer à quelques idées et atténuer la pression, mais demander en contrepartie aux Mois concepteur et réalisateur de se muscler un peu et d’être légèrement plus disciplinés et méthodiques dans leur intervention. 

Voila un beau thème de méditations !

Publié dans Amélioration continue, Méditation | 2 commentaires

Flamme intérieure

La Thaïlande m’a prise à revers cette année : jamais je n’ai eu l’intention d’y aller.

Peinture de 3 fleurs de lotus roses symbolisant l'élévation de l'esprit au dessus des eaux troubles de la vie. Cette image illustre aussi l'énergie vitale qui s'élève au dessus de la peur
Jardin secret

Mon rêve c’était New-York, j’ai attendu 30 ans pour me décider et je crois qu’il m’a fallu perdre mon père pour passer à l’action. Sans doute ai-je senti passer un souffle voldemortel me chuchotant « tu n’iras jamais », et c’était insupportable. Quand je voyais des images de Manhattan au journal de 20 heures, je pleurais. Maintenant je souris.

Je suis partie seule avec mes 3 fils. Au moment de la descente vers JFK, j’ai compris pourquoi j’avais tant attendu : un vertige viscéral m’a saisie, une peur immense, comme au sommet d’une montagne russe : New York me fascinait autant qu’elle me terrorisait. Quand j’étais jeune, New York était très mal famée, et il me semblait que quiconque mettait les pieds dans son métro n’en sortait jamais. Une descente aux enfers.

Ado, lorsque je parlais à mes parents de mon rêve new yorkais avec une assurance insolente, des étoiles plein les yeux, mon père me disait que c’était une ville dangereuse et sale. Comment pouvais-je avoir envie d’aller dans un endroit où, lui avait-on rapporté, les immeubles étaient si hauts qu’on ne voyait pas le ciel depuis la rue, et on avait constamment une sensation d’ombre et de froid ?

Papa, « On » est un con. Décidément, sans le vouloir tu m’en as coupé des ailes, mais rassure toi, la flamme n’est pas éteinte. Peux-tu imaginer, depuis ton quartier de lune où, dans le ciel étoilé, tu te reposes en buvant du earl grey au chocolat, que ta petite dernière est allée à Bangkok !

L’étape suivante aurait dû être Sidney, mon autre rêve, à peine moins vieux, de nouveau monde .

Mais la vie nous joue des tours …. Son petit-fils a placé la barre bien haut en partant vivre en Thaïlande. Pour le voir, un peu, ses frères et moi avons mis le cap sur l’Asie.

Alors oui, je sais, la Thaïlande, c’est comme New York, c’est devenu d’un banal !… Presque tous mes collègues y sont déja allés, mais moi, même pas en rêve, et ça fait une sacrée différence. Ils m’ont sorti des tas de noms de Ko-truc qui m’ont complètement perdue. Quand à Bangkok… Cela m’évoquait seulement ça et ce n’était pas de bon augure.

Mes peurs avant ce voyage-là ont surpassé toutes les précédentes. J’y repensais en riant, détendue et aventureuse, à l’arrière d’un taxi filant vers l’aéroport Don Muang pour le vol de Chiang-Maï. Quand à la radio est passée une chanson inconnue, sonnant comme du David Ghetta, qui parlait de flammes. C’est comme ça que je l’ai retrouvée, ma deuxième madeleine musicale Thaï, avec les mots clé « David Ghetta » et « Flames ».

Just keep moving
Go go go
Figure it out, you can do this
Oh my love keep on running
Go go go
Don’t stop burning

Flammes comme la météo au-dehors, comme la morsure de la peur bien éteinte, mais surtout comme la flamme intérieure ravivée par les voyages, qui flambe les limites intérieures et fait pousser des ailes de phoenix.

Publié dans Amélioration continue, Plaisir d'être Soi | Un commentaire

Débloquer l’inertie psychologique

Il était une fois, j’ai suivi une formation à la résolution de problèmes qui m’a permis de découvrir la méthodologie TRIZ : c’est l’acronyme d’un truc imprononçable en russe qui veut dire Théorie de résolution inventive des problèmes.

Cette théorie a été inventée par un ingénieur russe, Genrich Altshuller (1926-1998), qui a mené un travail titanesque d’analyse de plus de 40000 brevets industriels afin de trouver des similitudes dans les innovations : il a ainsi identifié 40 principes d’innovation comme de « sacrifier une partie de son produit » (Appliqué à l’aspirateur sans sac par exemple) ou le principe d’inversion par lequel on rend fixe ce qui est mobile ou mobile ce qui est fixe (Application :  les employés qui sortent de derrière leur guichet pour aller à la rencontre des clients dans la file d’attente, ou les coiffeuses à domicile).

Vous trouverez ici plusieurs articles qui vulgarisent très bien cette méthodologie somme toute assez compliquée à la base, et ce n’est donc pas ce que je vais faire dans cet article.

Je tiens simplement à expliquer deux éléments que j’ai particulièrement retenus de cette formation :

  • Genrich Altschuller a passé 25 ans de sa vie dans un goulag, et c’est pendant ce quart de siècle en détention qu’il a eu le temps d’étudier les principes d’innovation. Pour le coup, je ne retrouve pas sur internet la parfaite confirmation de cette partie de sa biographie, mais comme elle pose une belle dimension extraordinaire et dramatique à l’histoire, je propose de la garder.
  • Le second est que TRIZ s’appuie sur le déblocage de l’inertie psychologique pour accéder à la vraie créativité.

L’inertie psychologique, en gros, résulte des systèmes de croyances, de représentations, d’habitudes, qui nous sont personnels et que nous avons construits au cours de notre histoire, au sein de notre famille, de par notre cullture et nos expériences. Ils font que, inconsciemment, on fait comme on a toujours fait, et que quand on cherche à avancer, à résoudre un problème ou à être créatif, on ne sort pas vraiment des sillons neuronaux bien tracés dans nos petits cerveaux, ou alors si peu.

Nous suivons les rails et schémas prédéfinis dans nos têtes, qui guident nos pensées, laissant un champ de créativité immense complètement inexploré, une terra incognita, comme la partie immergée d’un iceberg.

Pour accéder à cette partie invisible, trouver des solutions vraiment créatives, ouvrir le champ des possibles comme on dit en entreprise, il faut débloquer l’inertie psychologique. Et ça, ça ne vaut pas que pour l’innovation industrielle ou le marketing, mais aussi pour toutes les problématiques professionnelles ou personnelles auxquelles nous sommes confrontés, même les plus basiques de la vie quotidienne

Il s’agit de regarder le problème différemment et de se demander :

  • Comment ferait-on si on avait autant d’argent que possible, ou si le budget n’était pas du tout un sujet dans le problème abordé ?
  • Comment ferait-on si on n’avait très peu de budget, ou beaucoup moins de moyens que dans la réalité ?
  • Prenons de la hauteur ou de la distance : comment verrait-on la situation si nous l’observions comme si elle était à échelle réduite, comme une maison de poupée (à l’instar de Frances Glessner qui a résolu des crimes comme cela) ? Ou si nous la regardions vu d’hélicoptère, ou avec une longue vue ?
  • A contrario, devenons lilliputiens et voyons la situation comme si ses protagonistes étaient des géants, comme ceux de Royal de Luxe ou les marionnettes des grandes personnes.
  • Quelle serait notre analyse de la situation si elle avait eu lieu il y a 50 ans, et comment pourrions-nous l’appréhender si on savait qu’elle allait se produire dans le futur ?

Pour y arriver, vous pouvez par exemple fermer les yeux et méditer, vous laisser aller à rêver, en laissant votre regard partir au loin par la fenêtre, ou alors faire un brainstorming fun en équipe.

Vous l’aurez compris, l’idée est de se libérer de certaines contraintes très concrètes afin de voir les choses avec un autre regard mental et d’accéder à des idées ou solutions auxquelles nous n’aurions jamais pensé autrement à cause de la structure de la réalité.

Parmi les idées que nous allons trouver ainsi, certaines seront inexploitables un fois que nous reviendrons sur terre, mais, étonnamment, d’autres seront parfaitement réalisables ou adaptables.

C’est comme aller explorer des contrées inconnues pour y trouver des fruits, dont certains pourront être rapportés et introduits dans notre pays d’origine.

Publié dans Amélioration continue, Méditation | Un commentaire

Rêve éveillé d’une journée à Chiang Maï (3′ de lecture)

Ce soir j’ai mal à la tête et de la fièvre. Un virus m’a agressée sournoisement, un vendredi soir, évidemment.

Je contre-attaque avec une tisane de verveine citronnée de mon jardin, infusée dans un thermos orné de fleurs exotiques. C’est ma potion magique. Mon regard plonge dans ce décor d’ailleurs qui me ramène quelques mois en arrière à Chiang-Maï, au nord de la Thaïlande.

Les fleurs de Chiang MaÏ

Cette ville millionnaire cache en son cœur une vieille cité carrée, cernée par des remparts, truffée de dizaines de temples d’or. Un peu comme la ville close de Concarneau ou de Saint Malo mais en beaucoup plus grand, et Thaï, et sans la mer. Ça change pas mal de choses, même si c’est tout aussi touristique et que, sur le marché du dimanche, on trouve aussi des crêpes au nutella.

Pour moi, occidentale banale qui connait peu l’Asie, c’est un havre de paix et c’est là que ma fièvre m’entraîne ce soir.

Je me réveille dans le lit tout simple de l’hôtel familial où je dors si bien. Il est tôt, il fait déjà jour et les oiseaux locaux ont entamé leurs chants étranges. Après une petite douche, je m’habille court et léger et descends le grand escalier carrelé ouvert sur l’extérieur. J’enlève mes chaussons pour entrer pieds nus dans la salle à manger, comme il se doit. Tout est étincelant de propreté. Le jeune patron est derrière le bar, souriant comme tous les matins, et me prépare invariablement des œufs avec des toasts et du café.

Puis je sors dans les rues douces et gorgées de verdure de Chiang-Maï. Il fait déjà si chaud, je marche à l’ombre, le plus possible. Je rentre dans un temple après avoir enlevé mes chaussures et m’être couvert les épaules et les jambes avec les deux foulards que j’ai toujours dans mon sac. Seule face au Boudha, les pieds chatouillés par les tapis, je me sens émue… Je m’agenouille, mon esprit s’élève et s’apaise. Je prie. Je ne sais pas faire mais qu’y a-t-il besoin de savoir ? Je pleure aussi parce que quelque chose d’intense et de profond en moi est touché sans que je comprenne bien de quoi il s’agit.

Libérée, je ressors dans la fournaise acheter dans la rue un café bio serré et un jus de ces petites oranges à moitié vertes. Légère malgré la chaleur, je souris en marchant, mon regard glisse sur les touk-touks colorés et s’abreuve aux bougainvillés en fleurs. Au détour d’une rue, un autre temple m’appelle, mais c’est surtout son parc qui me scotche : j’y trouve un banc bien à l’ombre d’un arbre à Durians.

Wat

Tranquille, je m’y installe pour lire le vieux polar que j’ai acheté à la librairie « On the road », qui propose des livres dans toutes les langues, vendus et rachetés puis revendus, par et pour des voyageurs du monde entier.

Le temps passe, doucement. Je me remets en marche jusqu’à un café cool au décor reposant, le Angel’s secret ou le Blue Diamond, au hasard… Je commande un jus de grenade et un morceau de gâteau bio et attrape mon gros cahier à lignes pour y poser mes pensées.

Angel’s secrets café

Quand je repars, il fait si chaud que j’appelle un touk-touk jusqu’à l’hôtel où je sombre dans une sieste délicieuse. A mon réveil, la nuit commence à tomber. Avant d’aller manger, je m’arrête au salon de massage pour dénouer mes pieds. Il fait tout noir quand je sors, mais toujours chaud. C’est tellement agréable, cette sensation de la nuit noire et tiède au contact des bras et jambes nues, je ne m’en lasse pas.

Je prendrai ce soir un pad thaï en terrasse, enveloppé dans un filet élastique fait d’œufs et de fromage. J’arrose d’une bière. Pas de dessert, je n’ai pas envie de sucré, ici.

Je rentre méditer, puis lire. Longtemps. Demain j’irai à un cours de yoga.

Et voila, là bas, comme ici, c’est l’heure d’aller dormir.

Ma fièvre s’est dissipée au cours de ma rêverie thaïlandaise qui, je l’espère, se prolongera merveilleusement, mystérieusement, au cours de mon sommeil.

Publié dans Méditation, Plaisir d'être Soi | 2 commentaires

Les tâches ménagères, pierre angulaire du développement personnel

Quand j’étais petite, ma mère me répétait « Comme on fait son lit on se couche » : selon elle, un lit mal fait était un aller simple pour une nuit pourrie. Notamment, il était important de soigner les angles pour que le drap tienne bien. On ne soulignera jamais assez combien le drap housse et la couette sont des inventions admirables.

Il y a des trucs qui marquent… Je suis incapable de me coucher si mon lit n’est pas fait. Si par hasard je ne l’ai pas fait le matin ou en rentrant du travail, je le fais juste avant de me coucher. C’est-à-dire que je le fais, puis le défais dans la foulée. Pathologique peut être… Pour me coucher dans un lit défait, il faut que je m’y écroule à 3 heures du matin passablement ivre, ce qui ne m’arrive plus jamais.

Bref. Du coup j’ai bien rigolé en découvrant le livre « Faites votre lit » de l’amiral américain McRaven, best seller du rayon développement personnel. Résumé à trouver ici sur le blog Goodie Mood.

En gros, il dit : « Comme on fait son lit, on passe la journée ». C’est-à-dire que si on le fait très bien dès qu’on se lève, on pose là un acte simple qui symbolise une première réussite, une première bataille gagnée contre la flemme et le laisser-aller, qui nous fera nous sentir bien au carré à l’intérieur. Toute notre journée sera à l’image de cette première action et quand bien même on passerait une journée difficile, on aura au moins la satisfaction de trouver son lit fait en rentrant. C’est déjà ça.

De son côté, Thich Nhat Hahn, lui, est amoureux de la vaisselle à la main et refuse de la considérer comme une corvée. C’est au contraire un moment délicieux, propice à l’exercice de la pleine conscience. On est là, ici et maintenant, les mains dans l’eau chaude et mousseuse, tranquille dans la cuisine, on peut respirer calmement la sérénité de l’instant, et laver doucement les assiettes avec délicatesse, comme si nous donnions le bain à un nouveau-né. Je partage ce kiff mais seulement pour les assiettes. C’est doux, lisse et facile. Par contre, les couverts, plats et autres poêles et casseroles, sont plus ardus à savourer. En vérité, après un an de vaisselle à la main pour cause de panne, je viens de racheter un lave-vaisselle : mon grand bonheur de sérénité, actuellement, est d’appuyer sur le bouton start.…

Enfin, j’ai découvert il y a peu, une toquée du balai : Stephanie Bennett Vogt a écrit un cours sur le désencombrement physique et émotionnel, disponible sur Daily OM. Selon elle, aucun problème, aucun coup de blues ou de cafard, ne résiste à un bon coup de balai. Dès qu’elle se sent ramollir, hop ! elle attrape son balai, et le passe avec attention, pleine conscience et délicatesse. Après, elle regarde le sol tout propre et tout pimpant et zou, elle se sent mieux ! En fait, depuis qu’elle balaye, ça lui a changé la vie. A mon avis, elle n’est pas tout à fait Moldue, c’est sûrement ça l’explication. Mais je suis assez d’accord avec elle, on nettoie la poussière dehors, et c’est comme si on nettoyait la poussière à l’intérieur de soi. Alors on y voit plus clair.

C’est la philosophie de Dominique Loreau dans son livre « Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi ». Je suis tellement fan de tous les livres de cette dame que je pourrais ne lire que ça. Je les lis, et je me sens toute désencombrée et rangée à l’intérieur, claire et nette. Je retrouve ma respiration.

Quoi qu’il en soit, tout ceci est étayé par la science : réaliser des tâches ménagères en y mettant toute notre attention calme notre système nerveux et est donc un excellent moyen de lutter contre le stress. Ne me demandez pas la source, je ne l’ai pas, mais j’ai lu ça quelque part.

Bon d’accord, mais à petite doses alors… 15-20 minutes par-ci par-là, pas plus. Car quand même, ce qui calme le plus mon système nerveux, c’est quand je rentre du boulot le soir, que je me rends compte que c’est jeudi et que la femme de ménage est passée….

Publié dans Amélioration continue, Dissolution du stress | 3 commentaires

Les 5 S peuvent-ils soigner mon ADN (bordélique) ?

Je sais que si le minimalisme me tente tant, c’est parce que je suis bordélique. Depuis toujours, les objets se jouent de moi : ils s’étalent, se mélangent, se cachent, et moi je me sens embrouillée et je perds un temps fou à les chercher.

Ma famille d’origine est clairement de culture bordélique. Champions de première catégorie de la sédimentation pluri-décennale. Mes parents n’ayant pas déménagé depuis 50 ans, je vous laisse imaginer la géologie matérielle de la maison.

Depuis mon adolescence, je lutte. Depuis ce jour mémorable où ma meilleure amie est rentrée dans ma chambre et que j’ai lu l’effroi dans son regard.

Qu’elle m’a dit, avec tellement de compassion dans les yeux (De la pitié ? De la stupéfaction ? Un combo…)

« Mais enfin Mathilde tu ne peux pas laisser tes vêtements traîner comme ça par terre, ils vont être tout froissés ». Bon, froissés, ça faisait un bout de temps qu’ils l’étaient, oups … Elle a patiemment tout ramassé et m’a montré comment on pliait des T-shirts. Incroyable ce truc, la grande classe ! Cela me semblait impossible à faire avec mes mains mais j’ai fini par réussir et je n’ai jamais oublié.

Peu à peu j’ai appris à ranger et nettoyer. Je suis devenue la maniaque de service aux yeux des autres membres de ma famille. Une qualification tout à fait relative puisqu’au regard des gens normaux, je suis plutôt « très cool dans ma relation au ménage » comme me l’a dit une autre copine 15 ans après la première.

Chaque chose à sa place

Et les 5 S dans cette histoire, qu’est-ce ? Ce n’est pas le nom d’un I-phone mais une autre méthode issue du système de management de Toyota, intégré dans le Lean management, comme le Kaïzen.

C’est une méthode de rangement et de maintien en ordre qui est appliquée dans les ateliers mais peut se transposer à n’importe quel espace de travail ou domestique. A une chambre d’ado, je doute, mais on peut rêver.

Les 5 S sont les initiales de 5 mots japonais que voici :

SEIRI : supprimer l’inutile, se débarrasser du superflu, ne garder que le strict nécessaire (sur le poste de travail).

Par exemple, sur ma table de nuit, je pourrais enlever les 2 verres, 3 tasses et diverses autres choses hétéroclites (trombone, ticket de bus, jeton de caddie, vieux stylos…) qui traînent là depuis un certain temps.

SEITON : ranger, ordonner, situer les choses : une place pour chaque chose, facilitant son utilisation.

Je continue mon exemple : ma lampe de chevet, un carnet, un stylo, un livre, mon réveil et mes lunettes. Ma tisane du soir. Le tout à portée de main.

SEISO : nettoyer, faire scintiller, tenir propre.

Oui, c’est plus agréable quand c’est propre, je le constate après avoir ôté la couche de poussière sur la surface plane de ma table de nuit-cobaye. L’énergie circule mieux et c’est beau à regarder.

SEIKETSU : maintenir en ordre et propreté grâce à des règles basiques et la résolution des problèmes.

C’est là que ça se corse.

Cela signifie, par exemple, que je dois descendre tous les matins ma tasse de tisane vide… Et ne pas laisser s’accumuler les choses diverses qui profitent de mon absence pour sauter sur ma table de nuit.

SHITSUKE : pour que les 4 premiers S ne soient pas déroulés qu’une seule fois (suivez mon regard) il faut instaurer la rigueur et progresser :

Ça veut dire que demain matin je descendrai ma tasse, mais après demain aussi, ainsi que le jour d’après etc… Et que si j’oublie, pas grave, à condition que je reprenne le pli. Et dans 2-3 jours je devrais à nouveau débarrasser, nettoyer et ré-ordonner, parce que peut-être j’aurais pensé à un meilleur agencement, ou ajouté quelque chose qui manquait.

Et là qu’est-ce qu’on reconnait ? Mais oui, c’est bien l’esprit de l’amélioration continue qui plane dans ma maison !

Alors, ma table de nuit passée au crible d’un premier cycle des 5S, en 5 minutes, m’a fait un effet Wow !

C’est trop beau. Epuré. Reposant. Je me suis couchée apaisée et au réveil, j’ai été à nouveau émerveillée lorsque mon regard s’est délicatement posé sur cette surface zen. Il en faut peu pour être heureux, nom de Zeus ! Je suis sûre que cela va contribuer à un meilleur sommeil….

Il ne me reste plus qu’à Shitsuker dans le temps, de manière rigoureuse et disciplinée, et ensuite je vais étendre la zone d’application progressivement, en partant de petites zones et en augmentant la hauteur des marches peu à peu. Qui va piano va sano.

Je vais passer à mon sac à main (Aïe !), mon frigo (Argl !), ma salle de bain, ma cuisine et…. Graal absolu, Everest du bazar, mon garage. Quoi que ce dernier point me paraisse aussi difficile que de retenir les mots des 5 S en japonais.

Et vous, quel est votre rapport au choses matérielles et au rangement ?

Publié dans Amélioration continue, Dissolution du stress, Minimalisme | 2 commentaires

Inspiration, visite éclair d’un monde secret (1’30 de lecture)

De plus en plus souvent le soir, quand je ferme les yeux pour m’endormir, les couleurs explosent dans ma tête.

Je ne sais pas d’où ça vient, vertige merveilleux, courant coloré qui cherche à m’emporter. Et moi, pauvre fille, je résiste.

Ça bouge tout le temps, comme un kaléidoscope. Parfois, j’attrape une idée, plus claire, plus stable, moins joueuse que les autres. Plus mûre ? Ou a-t-elle juste envie de se faire remarquer ?

 Je ne veux pas la perdre . Je sais que, même si sur le moment, je suis sûre que je m’en souviendrai le lendemain matin, en fait à mon réveil elle se sera évanouie. Juste, je me rappellerai que j’ai eu une bonne idée, et serai frustrée de ne pas m’en rappeler, en colère de ne pas l’avoir notée, d’avoir encore eu la naïveté de la laisser filer. Elle se sera envolée, évaporée. Toujours.

Volatiles, éphémères, les idées viennent toquer à votre porte mais, si ce n’est pas le bon moment, elles s’en vont voir ailleurs et se font oublier.

Oui, peut être que, comme le dit Elizabeth Gilbert, comme par magie, elle disparaissent et partent se promener dans la tête de quelqu’un d’autre qui aura une ouverture sur son monde intérieur.

Alors maintenant, quand vraiment l’idée s’impose, insiste, tenace, persévérante comme un chat qui gratte à la porte, je rallume la lumière et la croque sur le carnet qui traîne sous mon lit. Alors, je peux dormir tranquille, l’esprit satisfait et apaisé.

Night kaléidoscope

Ce soir-là, un lotus, un cœur et un papillon se sont alignés le long d’une tige comme sur une brochette de fruits. Il y avait plus de lumière, plus de couleurs, on aurait dit un vitrail. J’en ai fait ce que j’ai pu. Peut être que j’en ferai un autre accentuant le côté vitrail, qui ne me revient que maintenant, en écrivant. Ces idées dans la tête sont à la fois précises et insaisissables. On n’arrive jamais à produire exactement ce qui s’est manifesté. C’est encore autre chose qui nait de nos mains, l’inspiration ne se laisse jamais totalement attraper.

Pour apprivoiser ce processus spontané et sauvage, le cultiver comme une orchidée rare et fragile, la méditation est la voie royale. Cela nécessite d’être à un niveau de pratique suffisant pour vider sa tête, calmer son corps, puis se connecter sur un  canal de visualisation sans rien chercher. Détendre complètement son cerveau pour laisser venir. Tout doucement. Attendre.

Des images délicates comme des filaments de pensées colorés peuvent alors se former. On peut travailler ça comme un muscle, mais sans jamais rien forcer sinon tout disparait.

Je suis la plus heureuse lorsque qu’une fleur de lotus lumineuse apparait et reste plusieurs secondes dans le creux de mon esprit. Peuvent apparaitre en son centre, cadeaux secrets et surprenants, un diamant, un cœur, une bougie, une rose.

Publié dans Méditation, Plaisir d'être Soi | Un commentaire

Méditation sonore dans le bus (1’30 de lecture)

L’autre matin je n’ai pas eu le temps de faire mon quart d’heure de méditation avant de partir au bureau, parce que j’ai snoozé mon réveil 3 fois… Quel délice de temps en temps… Je ne regrette rien !

D’autant plus que j’ai eu une place assise dans le bus. Victoire !

J’ai fermé les yeux pour méditer et boucler ainsi ma routine matinale.

Et là…. Est-ce parce que j’ai vu un reportage sur les bruiteurs et les chasseurs de sons la veille au soir ?

Concentrant toute mon attention sur les bruits qui m’entouraient, j’ai plongé dans la profondeur sonore de l’instant :

Ce dessin montre un bus qui roule et des onomatopées autour illustrent tous les bruits du bus, dont il est question dans cette méditation sonore.
Tout ce monde sonore…
  • Le bruit du moteur du bus, qui accélère, décélère, se modifie entre les lignes droites et les virages, les freinages, les doux arcs pour stopper aux arrêts. Je pouvais m’imaginer le pied du chauffeur bouger, sentir l’accélérateur sous mon pied, au bruit.
  • Le pschhhhhh des portes qui s’ouvrent puis se referment, expirant bruyamment, pendant que le moteur retient son souffle avant de s’élancer à nouveau.
  • Les bips des titres de transports validés en rythme, suivis par les coups de talons et les frottements des manteaux des passagers s’avançant le long du couloir central.
  • Le bip-bip de l’arrêt demandé qui annonce la baisse du ronflement du moteur et les pas dans l’autre sens.
  • La carlingue et les vitres qui vibrent tellement fort parfois, lorsque la route est cabossée – tellement que le corps aussi en tremble… Un vrai power plate.
  • Le chauffage, toujours mal réglé, qui fait un boucan de dingue et s’arrête tout d’un coup : c’est agréable de ressentir un instant, dans ces lasagnes sonores, une couche silencieuse.
  • Tous les grincements presque flippants de l’accordéon central qui anguille dans les tournants.
  • Les bruits des conversations : Les collègues ou voisins qui papotent pendant le trajet commun ; Les passagers sans pudeur qui racontent leur vie au téléphone toute voix dehors.
  • La musique qui grésille dans les écouteurs, et parfois, une minette qui chuchote et minaude pour sa story Insta du matin.
  • Et enfin, à l’extérieur de la capsule roulante, les bruits des voitures, scooters, tramways, la frénésie logistique du matin, et le ronflement fraternel des bus de l’autre sens.

Quelle richesse ! J’ai compris ce que pleine conscience veut dire, et pourtant je ne l’ai activée qu’en sens unique. Saturée, mon ouïe avait ouvert grand les écoutilles, les sons m’avaient envahis, et je les ai savourés en gourmande, junk-food sonore surprenante et réjouissante.

Puis j’ai ouvert les yeux. Terminus. Les sons sont retournés à leur place, en arrière-plan. Les autres sens, reposés, ont repris leurs fonctions. Au boulot.

Publié dans Méditation, Plaisir d'être Soi | 2 commentaires

Nous sommes tous des belles au bois dormant (2′ de lecture)

Au fil de notre histoire, nous avons fabriqué des masques, costumes et armures invisibles et inconscientes pour nous protéger du monde extérieur. Utiles pour nous préserver des menaces à l’école, dans la vie professionnelle, la famille ou ailleurs, ils ont formé des couches successives (Pour les fans de Shrek, ce sont les pelures de l’oignon), plus ou moins rigidifiées.

Derrière cette panoplie se cache la plus belle partie de nous-mêmes : notre Prince.sse (concept d’Eric Berne).

Malabar Princess

C’est notre diamant, notre soleil intérieur, être lumineux qui aime se montrer tel qu’il est profondément et se connecter positivement au monde. Cette partie de nous correspond à notre niveau d’identité le plus profond et le plus authentique. Il se cache souvent, parce qu’il s’est pris des baffes et que le monde est dur mais ne demande qu’à sortir régulièrement de son palais pour respirer l’air pur et s’épanouir.

Paradoxalement (toujours pour les fans de Shrek), la princesse Fiona est « dans sa Princesse » quand elle est une ogresse.

C’est la personne que nous sommes lorsque nous nous sentons en totale sécurité (au-dedans et au-dehors), que nous arrivons à nous ouvrir aux autres pour les accueillir et nous dévoiler, sans masquer les failles ni les peurs… et que nous sommes disponibles pour le changement et la croissance intérieure.

Le Prince ou la Princesse ne peut pas être sur le devant de la scène tout le temps : même après avoir retrouvé le contact avec le monde, il a besoin de rentrer régulièrement dans sa tanière se planquer. Une altesse, ça reste fragile et précieux.

Alors imaginez ce qui peut se produire, lorsque nos souverains intérieurs entrent en contact : une douce explosion solaire qui nous régénère depuis le centre de la terre :

 « Cette connexion infiniment énergisante entre les substances positives qui, en chaque être humain, résonnent avec sa profondeur…. libère une énergie, un effet de rayonnement qui traverse toutes les défenses des personnes et balaye les résistances au changement » (Vincent Lenhardt)

On appelle ces moments de grâce l’alliance des Princes, et c’est en nous montrant tels que nous sommes que nous pouvons les provoquer.

Publié dans Amélioration continue, Dissolution du stress, Plaisir d'être Soi | 2 commentaires

Madeleine musicale (2’45 de lecture)

La musique laisse une empreinte tellement puissante.

Aujourd’hui je suis rentrée du travail sous un ciel lourd gris plomb. J’avais ressorti ma doudoune, le vent et la pluie me fouettaient le visage, je n’avais qu’une seule envie, me réfugier chez moi, au chaud, au sec. Recommencer à hiberner, dans ma tanière, après la parenthèse enchantée en Thaïlande.

Et là, pour la première fois depuis mon retour, je mets une musique qui m’a accroché l’oreille là-bas. J’ai eu la bonne idée de la shazamer. Je l’ai capturée pour ne pas la perdre. Une musique que je ne connaissais pas, qui ne ressemble pas à ce que j’écoute. Elle était tellement légère, simple. Elle reflétait parfaitement l’instant et c’est lui que je ne voulais pas perdre : We are friends.

En quelques notes tout revient …. Instantanément je suis transportée une semaine en arrière, dans le hall du Blu Monkey Hub and Hotel, où nous avons passé la nuit après avoir atterri tard à Phuket.

Il y a énormément de vent dans ce grand hall ouvert sur l’extérieur : ça me surprend quand j’arrive, c’est bizarre et agréable.

Les portes et baies vitrées sont grandes ouvertes à l’avant, côté rue, et à l’arrière, côté piscine. Il est fort ce vent, et que fait-il à l’intérieur ?

Il est chaud et bienfaisant, il se mêle à la musique qui ondule dans le vent comme un drap propre séchant au soleil. La voix de la fille est tellement douce et fluide. C’est une fille d’été, une fille de plage au soleil, une fille libre et heureuse, irréelle.

On prend son breakfast autour d’une très grande table haute et carrée, sur des tabourets de bar confortables. C’est un hôtel moderne et design.  Ça change de la pension de famille de Chiang Maï que nous avons quittée hier midi.

China girl dans le vent…

Il n’y a qu’une autre personne attablée. Il est tard, mais on a jusqu’à 11 heures. Je suis descendue la première, les garçons traînent un peu au lit. Ce sera un petit dej désynchronisé.

Le café n’est pas bon mais on s’en fout, il y a un grille-pain, du beurre qui inspire confiance. Des bananes et de l’ananas coupé. Des petites bouteilles d’eau. Les œufs brouillés ne me tentent pas ce matin, j’opte pour du sucré.

Deux jeunes femmes chinoises très maquillées, avec de grandes robes et de longs cheveux noirs, n’en finissent pas de se prendre en photo réciproquement, dans des poses de star. Elles doivent trouver que ce hall d’hôtel est un bon décor pour leur feed Instagram. La musique inspire leurs mouvements,  le vent soulève leurs cheveux, complices de leur narcissisme.

Je les regarde : comment peuvent-elles faire ça devant des gens qu’elles ne connaissent pas, je ne comprends pas. Il y a quelques clients et des employés. Je suis à la fois amusée et agacée. Peut-être que j’aimerais être moi aussi jeune avec de grands cheveux lisses et une belle robe colorée ? Mes cheveux ressemblent à de la paille, je suis habillée en baroudeuse, et je n’ai jamais connu l’âge des selfies sur Instagram. Mais c’est comme ça que je me sens bien.

And now …. I feel the push of the stream that has kept me going,

And now I see, what I can be….

Je remonte me préparer pour la journée.

Publié dans Plaisir d'être Soi | Laisser un commentaire