Le cheval, miroir et révélateur

Avez-vous déjà entendu parler d’équicoaching ? Des amis l’ont testé lors d’une journée de team-building, et leur récit m’a happée.

L’un d’eux était dans l’enclos avec le cheval avec la consigne de le faire venir à lui, mais tant qu’il avait peur, le cheval restait à distance malgré ses appels. Cela a duré un certain temps. Puis, à un moment, la peur a disparu, et le cheval s’est approché tranquillement. Mon ami en a été stupéfait et moi, à l’écouter, aussi.

J’ai voulu, à mon tour, vivre la preuve que nos émotions émettent des ondes invisibles. Cette expérience m’a emmenée bien au-delà.

J'ai fait cette peinture qui représente un cheval un peu naïf et coloré, suite à une séance d'équi coaching qui m'a beaucoup marquée et appris sur moi-même.
Mon cheval-miroir

J’avais réservé une demie journée pour la séance. C’était l’hiver et par chance, la matinée glacée était bien réchauffée par le soleil blanc dans un grand bleu.

J’ai commencé par raconter à la coach la raison de ma venue, et tout ce que les chevaux évoquaient pour moi.

Notamment que, petite, je les adorais et rêvais de monter, mais mes parents me l’avaient interdit car « c’était trop dangereux ». J’ai alors compensé en écrivant un roman d’aventure sur « Gitane et Margot », deux juments, l’une noire, l’autre blanche, qui séjournèrent quelques mois dans un champ près de chez nous. J’avais fini par trouver le courage d’approcher pour les caresser. Sans surveillance, et persuadée de la réciprocité de cet amour. J’ai appris ensuite que Margot avait un caractère teigneux, mais c’était trop tard, elle m’avait déjà bien mordue et depuis, j’ai peur des chevaux. En prime, je me suis faite engueulée et j’ai intériorisé le dogme parental que le cheval, c’est dangereux.

La coach m’a ensuite emmenée au bord du paddock où paissaient son troupeau de chevaux entraînés pour le coaching.

Là, pour me détendre, elle m’a fait une micro-séance d’hypnose, debout, et en quelques minutes, j’étais totalement détendue. Je suis entrée avec l’objectif de choisir le cheval avec lequel j’allais ensuite travailler, en prenant tout le temps nécessaire.

Je me suis approchée doucement et deux chevaux, jusqu’alors immobiles, se sont avancés franchement vers moi. Un noir, un blanc. Court-circuit dans mon cerveau, sans paroles : j’avais 10 ans devant Gitane et Margot. Les larmes ont coulé brusquement, j’étais submergée par des souvenirs diffus. Je leur ai caressé le museau, c’était doux, chaud, vivant. Je n’avais pas peur. Je les connaissais déjà.

Puis j’ai continué vers les autres chevaux, cherchant mon âme sœur. Un cheval moyen est venu à moi. L’air plus doux que les autres, moins impressionnant, il se tenait à l’écart. Il semblait chercher ma compagnie. J’ai décidé que ce serait lui et l’ai annoncé fièrement à la coach qui me suivait.

Elle m’a demandé pourquoi j’avais choisi celui-là, puis m’a raconté son parcours singulier. Mes explications, tout comme l’histoire du cheval élu, résonnaient tellement en moi, que j’ai recommencé à pleurer à gros bouillons. La libération émotionnelle et la prise de conscience associée m’ont estomaquée. Ce cheval comme un miroir.

Elle s’est alors focalisée sur mon interaction avec l’ensemble des chevaux qui tournaient autour de moi, analysant leurs réactions et les miennes. Cela a été une belle occasion d’apprendre sur mon comportement avec les autres et ma capacité à protéger mon espace et poser des limites (ou pas).

Nous sommes ensuite passés au manège où j’ai appris, en tenant le cheval par un licol, à le faire avancer, me suivre, s’arrêter, repartir, faire le tour du manège, aller au milieu…

Au début, je n’arrivais à aucun résultat. J’ai essayé de tirer, une fois, deux fois, cinq fois, rien ! J’ai essayé de lui parler sans tirer, en tirant, nada ! Je me sentais nulle et impuissante.

Avec l’analyse du coach et ses conseils, j’ai pu construire une attitude intérieure basée sur la vision, l’intention, la posture physique, et un leadership assertif et ainsi emmener le cheval à me suivre, tout en souplesse. Mon dieu quelle fierté ! J’ai ancré dans toutes mes cellules les sensations physiques et psychiques de ce moment de grâce où j’ai tant appris sans que cela passe par l’intellect.

C’était une leçon énergétique, du ressenti brut. J’ai ressenti combien le socle de la communication est avant toute chose notre posture intérieure, qui se traduit par des tas de signaux non verbaux, et envoie au monde un message silencieux très puissant.

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