Comment méditer en s’amusant ?

Depuis 10 ans, je médite régulièrement, plusieurs fois par semaine.

La plupart du temps, je préfère le faire sans rien, une méditation au naturel, en quelque sorte.

Juste pour le plaisir de sentir mon énergie intérieure passer de l’agitation à l’apaisement, comme quand le vent se calme et retombe.

 A d’autres moments, j’ai besoin de pimper un peu la séance avec des méthodes variées pour la rendre plus fun. 

  1. Méditer avec des supports audios :


Il existe des tas d’enregistrements disponibles sur youtube. Ils facilitent l’entrée en méditation et lui donnent de la profondeur. Sur fond de musique planante, des voix douces nous embarquent vers un voyage intérieur qui réveille souvent des émotions puissantes. Certaines de ces méditations guidées sont devenues pour moi familières, comme des rendez-vous, mais je reste toujours curieuse d’en goûter de nouvelles.

Mes préférées :

En connaissez-vous d’autres ?

2. Méditer avec la respiration :

C’est le grand classique de la méditation :  se concentrer sur l’air frais qui entre dans les narines, puis sur l’air plus chaud qui en ressort. Ou sentir son ventre qui se gonfle et se dégonfle au rythme des inspirations et expirations.

On peut aussi imaginer que ses pensées sont des nuages qui passent dans le ciel pur de sa conscience, en arrière-plan.

Ou compter de 1 à 10 puis en recommençant (Je tire mon chapeau à ceux qui réussissent à le faire plus de 4 fois de suite sans perdre le fil …!).

J’aime aussi mixer les techniques : par exemple compter jusqu’à 5 en inspirant, puis 5 en expirant, pendant au moins 5 minutes, selon la méthode de la cohérence cardiaque.

Ou alors celle de la respiration carrée : inspirer sur 5 temps, bloquer pendant 5 temps poumons pleins, expirer sur 5 temps, et bloquer 5 temps poumons vide, puis recommencer.

3. La méditation Alphabet :

Je l’ai inventée récemment, au cours d’un voyage en train.
Elle consiste à égrener l’alphabet plutôt que de compter, et de trouver un mot qui brille pour chaque lettre, selon l’inspiration du moment.

Par exemple :

A comme Amitié
B comme Bilboquet
C comme Croustillant
D comme Diamant
etc….

Comme la fin est souvent ardue, je propose d’emblée :

Wonderful, Xylophone, Yoga, Zen.

Tous les mots sont les bienvenus : Les mots étrangers, les noms propres ou les mots inventés, à condition qu’ils soient chargés d’énergie positive. Si un mot négatif émerge, par exemple, Horrible ou Horripilant pour H, prenez le temps de le dégonfler et d’en trouver un autre, lumineux, comme Harmonie, Hawaïen, Hélios, Halo ou Heureuse.

Cette méditation permet de se concentrer en s’amusant, d’arrêter un instant le flux des pensées, et de retrouver une belle énergie créative.

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Plan d’actions pour une vie meilleure

Je viens de passer quelques jours merveilleux au nord, au frais, entre Lille et Bruxelles.

Hier, j’ai fureté un moment dans une librairie de Grand’place et mon œil, au détour d’un rayon, a capté une question qui s’est épinglée dans mon cerveau.

« Quelles sont les 30 choses qui pourraient rendre votre vie meilleure ? »

J’ai fait cette liste, en moins de 10 minutes, j’ai tout sorti de ma tête comme ça venait. J’ai pris soin de formuler chaque item de manière précise, avec une tournure positive, et un verbe d’action pour que cela ne soit pas un objectif vague du genre « perdre du poids ».

On trouve sur ma liste des petites actions, comme dans une todo list, ou des objectifs plus lointains, comme une idée de voyage qui me fait vibrer.

Cette question inspirante, ouverte sur l’amélioration de la vie plutôt que sur les « choses à faire », rend cette liste précieuse.

30 choses, c’est beaucoup et nécessaire pour aller racler les coins de la tête.

Je vous invite à faire cet exercice agréable, rapide et libératoire. Sur votre écran, sur un carnet, sur un bout de papier… Puis vous pourrez compléter en classant chaque item par niveau de priorité 1, 2, 3 et enfin, ajouter une échéance. Et voila, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous avez votre plan d’action pour une vie meilleure !

Merveilleux, non ?

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Le cheval, miroir et révélateur

Avez-vous déjà entendu parler d’équicoaching ? Des amis l’ont testé lors d’une journée de team-building, et leur récit m’a happée.

L’un d’eux était dans l’enclos avec le cheval avec la consigne de le faire venir à lui, mais tant qu’il avait peur, le cheval restait à distance malgré ses appels. Cela a duré un certain temps. Puis, à un moment, la peur a disparu, et le cheval s’est approché tranquillement. Mon ami en a été stupéfait et moi, à l’écouter, aussi.

J’ai voulu, à mon tour, vivre la preuve que nos émotions émettent des ondes invisibles. Cette expérience m’a emmenée bien au-delà.

J'ai fait cette peinture qui représente un cheval un peu naïf et coloré, suite à une séance d'équi coaching qui m'a beaucoup marquée et appris sur moi-même.
Mon cheval-miroir

J’avais réservé une demie journée pour la séance. C’était l’hiver et par chance, la matinée glacée était bien réchauffée par le soleil blanc dans un grand bleu.

J’ai commencé par raconter à la coach la raison de ma venue, et tout ce que les chevaux évoquaient pour moi.

Notamment que, petite, je les adorais et rêvais de monter, mais mes parents me l’avaient interdit car « c’était trop dangereux ». J’ai alors compensé en écrivant un roman d’aventure sur « Gitane et Margot », deux juments, l’une noire, l’autre blanche, qui séjournèrent quelques mois dans un champ près de chez nous. J’avais fini par trouver le courage d’approcher pour les caresser. Sans surveillance, et persuadée de la réciprocité de cet amour. J’ai appris ensuite que Margot avait un caractère teigneux, mais c’était trop tard, elle m’avait déjà bien mordue et depuis, j’ai peur des chevaux. En prime, je me suis faite engueulée et j’ai intériorisé le dogme parental que le cheval, c’est dangereux.

La coach m’a ensuite emmenée au bord du paddock où paissaient son troupeau de chevaux entraînés pour le coaching.

Là, pour me détendre, elle m’a fait une micro-séance d’hypnose, debout, et en quelques minutes, j’étais totalement détendue. Je suis entrée avec l’objectif de choisir le cheval avec lequel j’allais ensuite travailler, en prenant tout le temps nécessaire.

Je me suis approchée doucement et deux chevaux, jusqu’alors immobiles, se sont avancés franchement vers moi. Un noir, un blanc. Court-circuit dans mon cerveau, sans paroles : j’avais 10 ans devant Gitane et Margot. Les larmes ont coulé brusquement, j’étais submergée par des souvenirs diffus. Je leur ai caressé le museau, c’était doux, chaud, vivant. Je n’avais pas peur. Je les connaissais déjà.

Puis j’ai continué vers les autres chevaux, cherchant mon âme sœur. Un cheval moyen est venu à moi. L’air plus doux que les autres, moins impressionnant, il se tenait à l’écart. Il semblait chercher ma compagnie. J’ai décidé que ce serait lui et l’ai annoncé fièrement à la coach qui me suivait.

Elle m’a demandé pourquoi j’avais choisi celui-là, puis m’a raconté son parcours singulier. Mes explications, tout comme l’histoire du cheval élu, résonnaient tellement en moi, que j’ai recommencé à pleurer à gros bouillons. La libération émotionnelle et la prise de conscience associée m’ont estomaquée. Ce cheval comme un miroir.

Elle s’est alors focalisée sur mon interaction avec l’ensemble des chevaux qui tournaient autour de moi, analysant leurs réactions et les miennes. Cela a été une belle occasion d’apprendre sur mon comportement avec les autres et ma capacité à protéger mon espace et poser des limites (ou pas).

Nous sommes ensuite passés au manège où j’ai appris, en tenant le cheval par un licol, à le faire avancer, me suivre, s’arrêter, repartir, faire le tour du manège, aller au milieu…

Au début, je n’arrivais à aucun résultat. J’ai essayé de tirer, une fois, deux fois, cinq fois, rien ! J’ai essayé de lui parler sans tirer, en tirant, nada ! Je me sentais nulle et impuissante.

Avec l’analyse du coach et ses conseils, j’ai pu construire une attitude intérieure basée sur la vision, l’intention, la posture physique, et un leadership assertif et ainsi emmener le cheval à me suivre, tout en souplesse. Mon dieu quelle fierté ! J’ai ancré dans toutes mes cellules les sensations physiques et psychiques de ce moment de grâce où j’ai tant appris sans que cela passe par l’intellect.

C’était une leçon énergétique, du ressenti brut. J’ai ressenti combien le socle de la communication est avant toute chose notre posture intérieure, qui se traduit par des tas de signaux non verbaux, et envoie au monde un message silencieux très puissant.

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Harmonisation des Mois

Nous avons tendance à penser qu’une personne est toujours et partout la même, comme si nous avions tous une personnalité unique qui se traduit de manière identique dans nos comportements, quel que soit le contexte. Et qui ne change pas dans le temps.

En vérité, nous sommes plutôt comme des boules à facettes avec de multiples Mois qui jouent plus ou moins des coudes selon les situations, pour prendre les commandes. Un peu comme s’il y avait plusieurs Actarus dans la tête de notre Goldorak personnel.

Ces Mois qui co-habitent ont chacun des caractéristiques propres, des talents particuliers, et des points faibles. Chez une même personne, si certains sont atrophiés et restent bien cachés, d’autres se partagent le devant de la scène, selon les situations et les rôles, contraintes et enjeux associés.

Lorsque nos différents Mois sont développés de manière équilibrée, se connaissent et savent se passer la balle pour jouer collectif en complémentarité, alors nous avons une belle équipe en nous. Elle nous permet d’être dans la fluidité et la puissance intérieure.

Jardin des Mois

Mais d’autres fois, ils sont désaccordés, voire en conflit, et nous ressentons une dissonance interne qui consomme une énergie précieuse et nous plonge dans des états émotionnels désagréables.

Chez moi, il y a un manque flagrant de communication interne entre le Moi qui rêve et créé, le Moi qui doit traduire les idées enthousiastes en actions planifiées, et le Moi qui doit les réaliser dans l’ordre. Disons-le clairement, le premier est grande gueule et prend presque toute la place, le second est plutôt faiblard, quant au 3ème, il est assez flemmard.

Le résultat est la sensation de trop d’idées qui fusent tous azimuts dans la tête, et la frustration de pas les voir se concrétiser assez vite et d’en perdre en chemin.

Je pourrais aussi citer les conflits entre :

  • Le Moi du corps et celui du mental
  • Le Moi libre et authentique des vacances et celui, plus contraint et stressé, du quotidien au travail
  • Les Mois du passé, du présent et du futur
  • Le Moi qui dit et celui qui pense
  • Le Moi du réel et le Moi idéal
  • Le Moi qui veut mincir et celui qui adore manger
  • Le Moi qui contrôle et gère et celui qui lâche et se laisse aller à la détente…

Pour établir une collaboration entre ces différentes parties de nous-mêmes, nous pouvons commencer par en prendre conscience et ouvrir un dialogue intérieur.

Lorsque nous sentons la tension intérieure monter, réunissons nos différents Moi et ouvrons une table ronde : Comment peuvent-ils se laisser mutuellement la place au moment pertinent, pour améliorer notre bien-être ? Quels sont leurs ressentis et besoins respectifs, que peuvent-ils se demander les uns aux autres ? Et qui est le plus pertinent pour prendre le lead dans cette situation précise ?

Mon Moi qui agit peut demander à mon Moi qui créée de ralentir un peu, de noter ses idées afin de ne pas les perdre, mais d’arrêter de croire que tout peut être réalisé tout de suite et en même temps ; De son côté, le Moi créatif peut renoncer à quelques idées et atténuer la pression, mais demander en contrepartie aux Mois concepteur et réalisateur de se muscler un peu et d’être légèrement plus disciplinés et méthodiques dans leur intervention. 

Voila un beau thème de méditations !

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Flamme intérieure

La Thaïlande m’a prise à revers cette année : jamais je n’ai eu l’intention d’y aller.

Peinture de 3 fleurs de lotus roses symbolisant l'élévation de l'esprit au dessus des eaux troubles de la vie. Cette image illustre aussi l'énergie vitale qui s'élève au dessus de la peur
Jardin secret

Mon rêve c’était New-York, j’ai attendu 30 ans pour me décider et je crois qu’il m’a fallu perdre mon père pour passer à l’action. Sans doute ai-je senti passer un souffle voldemortel me chuchotant « tu n’iras jamais », et c’était insupportable. Quand je voyais des images de Manhattan au journal de 20 heures, je pleurais. Maintenant je souris.

Je suis partie seule avec mes 3 fils. Au moment de la descente vers JFK, j’ai compris pourquoi j’avais tant attendu : un vertige viscéral m’a saisie, une peur immense, comme au sommet d’une montagne russe : New York me fascinait autant qu’elle me terrorisait. Quand j’étais jeune, New York était très mal famée, et il me semblait que quiconque mettait les pieds dans son métro n’en sortait jamais. Une descente aux enfers.

Ado, lorsque je parlais à mes parents de mon rêve new yorkais avec une assurance insolente, des étoiles plein les yeux, mon père me disait que c’était une ville dangereuse et sale. Comment pouvais-je avoir envie d’aller dans un endroit où, lui avait-on rapporté, les immeubles étaient si hauts qu’on ne voyait pas le ciel depuis la rue, et on avait constamment une sensation d’ombre et de froid ?

Papa, « On » est un con. Décidément, sans le vouloir tu m’en as coupé des ailes, mais rassure toi, la flamme n’est pas éteinte. Peux-tu imaginer, depuis ton quartier de lune où, dans le ciel étoilé, tu te reposes en buvant du earl grey au chocolat, que ta petite dernière est allée à Bangkok !

L’étape suivante aurait dû être Sidney, mon autre rêve, à peine moins vieux, de nouveau monde .

Mais la vie nous joue des tours …. Son petit-fils a placé la barre bien haut en partant vivre en Thaïlande. Pour le voir, un peu, ses frères et moi avons mis le cap sur l’Asie.

Alors oui, je sais, la Thaïlande, c’est comme New York, c’est devenu d’un banal !… Presque tous mes collègues y sont déja allés, mais moi, même pas en rêve, et ça fait une sacrée différence. Ils m’ont sorti des tas de noms de Ko-truc qui m’ont complètement perdue. Quand à Bangkok… Cela m’évoquait seulement ça et ce n’était pas de bon augure.

Mes peurs avant ce voyage-là ont surpassé toutes les précédentes. J’y repensais en riant, détendue et aventureuse, à l’arrière d’un taxi filant vers l’aéroport Don Muang pour le vol de Chiang-Maï. Quand à la radio est passée une chanson inconnue, sonnant comme du David Ghetta, qui parlait de flammes. C’est comme ça que je l’ai retrouvée, ma deuxième madeleine musicale Thaï, avec les mots clé « David Ghetta » et « Flames ».

Just keep moving
Go go go
Figure it out, you can do this
Oh my love keep on running
Go go go
Don’t stop burning

Flammes comme la météo au-dehors, comme la morsure de la peur bien éteinte, mais surtout comme la flamme intérieure ravivée par les voyages, qui flambe les limites intérieures et fait pousser des ailes de phoenix.

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Soldes out !

Longtemps, la période des soldes a été pour moi un moment difficile.

Avant, j’étais pleine d’espoir : imaginant tout ce que j’allais pouvoir acheter, je rêvais de beaux vêtements de qualité obtenus à des prix incroyables. Je me voyais avec une garde-robe renouvelée, des tenues assorties, une peau neuve, une nouvelle identité, presque.

Puis venait l’épreuve de réalité : les soldes tombent au pire moment : juste après Noël pour l’hiver, et au moment des vacances pour l’été. Zéro budget.

Je voyais mes collègues prendre un mercredi de congés pour être aux premières loges le premier jour des soldes, avec une stratégie claire : non seulement elles avaient mis de côté un budget dédié, mais en plus elles avaient fait des repérages méthodiques et savaient exactement où aller et quoi acheter.

Je fuyais la foule des premiers jours et finissais par acheter n’importe quoi, trop, pas cher, de qualité douteuse, et sur des coups de tête. Je me retrouvais à avoir dépensé de l’argent de manière imprévue, et à fourrer dans mon placard déjà surchargé des trucs que je ne mettrais sans doute jamais.

Autre version l’été dernier, j’ai osé aller dans une boutique un peu chic et j’ai essayé une tunique sublime, dans laquelle je me sentais « vraiment moi ». Et là, la vendeuse s’avance vers moi, radieuse, et me dit : « oh mais comme elle vous va bien, ça alors, vous serez la première cliente à prendre un article de notre nouvelle collection ! ». Je préfère encore cette version-là : j’ai payé le prix fort, mais pour une seule pièce que je garderai à vie.

Mais cette année, les soldes, je m’en fous ! Cela ne me concerne pas, je ne sens rien, même pas mal !

En effet, en fin d’année dernière, dans un élan résolument minimaliste, je me suis inspirée du projet 333 de Courtney Carvey (Blog Be more with less) qui consiste à ne garder que 33 articles de sa garde robe et à ne porter que cela pendant 3 mois. Tout le reste doit être mis de côté. Les chaussures et bijoux sont inclus dans les 33.

J’ai commencé par tordre les règles du jeu, ça je ne peux pas m’en empêcher : je me suis dit que de mon côté, ce serait 33 + chaussures, bijoux, manteaux et sous-vêtements. Parce que ça va terriblement vite. Même comme ça, j’ai mis la moitié de mes habits au fond d’un placard dans des gros sacs de supermarché. Pour compenser ma sortie de route, je me suis dis que je n’achèterai aucun vêtement en 2019.

Nous sommes le 30 juin et je tiens parfaitement le coup.

Le nombre de fringues que j’ai collées en sacs est impressionnant et me fais réfléchir. Je possède de quoi habiller correctement 3 ou 4 personnes….

Avec ce qu’il me reste, ma penderie respire, certes, mais est toujours dense. Avant, c’était la suffocation. Je pourrais ne rien acheter pendant 10 ans sans problème, en vérité.

Quelle prise de conscience ! C’est un soulagement de me dire, lorsque je flashe sur une vitrine : « C’est très beau, je peux le regarder, mais je ne l’achèterai pas ».

Plus sobre, je ne participe pas au phénomène de surconsommation de fringues.  Les euros restent sur mon compte en banque, ou servent à autre chose, en toute conscience.

C’est mon mantra urbain de juillet : les soldes, cette année, je m‘en fous.

Et vous, quel est votre rapport aux fringues et aux soldes ?

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Flash-back

Une question m’a été posée aujourd’hui : quel conseil donnerais-tu à ton Moi de 10 ans, si c’était possible ? A une version plus jeune de moi-même, qui a été, n’est plus là, mais reste pourtant intégrée à la personne que je suis aujourd’hui, comme une couche sédimentaire.

La première chose qui m’est venue à l’esprit est : ne commence pas à fumer et fais beaucoup de sport à la place. Pas terrible… Mon père aurait pu me dire pareil.

Laissons infuser un peu…. Comme la tisane verveine-menthe du jardin que je sirote en écrivant.

J’adorais déjà la verveine à 10 ans. J’allais la chercher le soir dans le jardin l’été pour y verser de l’eau bouillante.

Je me sentais forte, solide et intelligente. J’aimais escalader les rochers au bord de la mer. Je voulais devenir poète et écrivain, et construire un palais au fond de l’océan. Je fabriquais des colliers avec des bigorneaux jaunes d’or qu’on ne trouvait que sur 2 plages. Je les vendais ensuite à toute la famille et ne comprenais pas pourquoi ils ne les portaient pas.

Je me dirais de ne jamais cesser de me sentir forte, solide et intelligente, quoique les autres disent ou semblent penser, et quoi qu’il arrive. Et de retourner de temps en temps, seule, escalader les rochers bretons.

Je me dirais de suivre mes désirs comme ils se présentent, et si ce qui me fait vibrer, c’est de fabriquer et vendre des colliers en coquillages jaunes, de continuer à le faire, jusqu’à ce que j’ai l’idée de fabriquer d’autres trucs.

Si j’ai le désir de devenir poète ou écrivain, de ne jamais lâcher ce rêve et de travailler. Si en chemin, je rencontre d’autres rêves comme de devenir interprète-traductrice, de m’y tenir et de ne pas écouter ceux qui me disent que c’est vraiment pas terrible comme rêve, que de vouloir traduire les mots des autres. Quand bien même ce serait mon père qui le dirait. Je me dirais tout particulièrement de toujours prendre mes propres décisions, surtout en ce qui concerne mon avenir.

Qui sait ? J’aurais pu finir par traduire mes propres mots d’écrivain.

Je me dirais d’apprendre à écouter vraiment les autres, au-delà de leurs mots, à les respecter et  à être en relation avec eux sans chercher à fusionner comme si nous n’avions pas de frontières. Nous avons des frontières. Nous sommes tous des territoires autonomes en interdépendance.

Je me dirais d’écouter mon cœur, de le sonder, de trouver la bonne vibration, d’ausculter ses dissonances pour les comprendre.

De rester amie avec les personnes qui me touchent, même si le groupe les rejette ou les humilie.

De dire Non au lieu de dire oui ou rien, par peur ou pour faire plaisir aux autres. Je me dirais de hurler et de me mettre en colère quand c’est ce que je ressens, en vrai.

Je me dirais de continuer à écouter de la musique et à en nourrir mon cerveau et ma mémoire en abondance. Je me dirais que, presque 40 ans après, je kiffe toujours autant écouter ça (oh punaise, il y a un clip !) et ça, au casque. Et aussi ça.

Et vous, que diriez vous à votre Moi de 10 ans ?

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Le trésor de la décharge

Cette photo montre un bassin et deux petites fontaines d'eau de source, construits en vieilles pierres, situés dans un jardin public en Bretagne. A cet endroit, quand j'étais petite, se trouvait une décharge publique.

Petite, j’habitais un lotissement bordé d’une rivière et de sa coulée verte, qui délimitaient le territoire de la bande d’enfants dont je faisais partie.

Nous nous retrouvions souvent « aux 3 marronniers » au bord de l’eau. Le courant était fort. Derrière le chemin qui menait aux arbres, à travers champs, se trouvait une zone marécageuse mystérieuse. Si on continuait, on arrivait « aux bosses » : un grand terrain vague sur lequel des gravats de chantier abandonnés formaient de nombreux tas, eux-mêmes recouverts d’une végétation étrange. Drôle de paysage un peu lunaire, miraculeux pour le bi-cross. Plus loin encore, un grand arbre tombé en travers de la rivière constituait un pont que nous rêvions de traverser sans jamais oser le faire.

Mais le territoire le plus inexploré, au nord en amont du courant, était menaçant et difficilement accessible : une ancienne décharge publique, abandonnée, perdue dans la végétation et les arbres sauvages… Encore fallait-il savoir qu’elle avait existé, car on ne voyait plus rien depuis les zones civilisées.

J’y suis allée une fois entraînée par un garçon téméraire. J’avais autour de 10 ans et j’étais autant morte de trouille qu’emballée par l’aventure. J’ai une passion pour les sites abandonnés et légèrement effrayants, vieilles usines désaffectées, hôtels abandonnés, maisons inachevées… En 1980, avant l’heure de l’urbex, je me contentais d’une vieille décharge.

Il y avait des tas de trucs pourris, des vieux machins non identifiables ; tout était intéressant et il était clair qu’un trésor devait se cacher quelque part. Forcément. Je le cherchais passionnément. Même dans les vieilles carcasses de voiture.

Cherchant à pénétrer dans un squelette de camionnette, nous avons réveillé un clochard qui dormait là et a brusquement hurlé avec sa voix avinée. Nous avons pris nos jambes à nos cous et déguerpi pour toujours, terrifiés.

Un frisson me parcourt encore à l’évocation d’une des frousses les plus bleues de mon enfance.

Cette aventure dans la décharge est restée gravée dans ma mémoire comme une épopée dans la forêt amazonienne, aventuriers de l’arche perdus, découvreurs de la cité de l’Atlantide, goût d’Histoire inachevée. Quand j’entends la chanson de Johnny Jane, cet épisode me revient instantanément à l’esprit. 

Cette année, de retour pour quelques jours dans ma ville natale, mes pas m’ont inconsciemment ramenée par là. Tout a été civilisé, défriché, plus de décharge, plus de clochard. C’est propre et net, on trouve un beau jardin public (Assez vallonné cependant, les déchets sont sûrement ensevelis) et, à l’endroit exact où je situerais la carcasse de camionnette, coulent deux adorables fontaines d’eau claire, anciennes, donnant sur un bassin, calme, entouré de murets en vieilles pierres et d’iris jaunes et violettes (Mes fleurs préférées quand j’avais 10 ans).

Cela n’a pas été créé par le service Espaces verts. Elle était là, sous les déchets. Le chantier a révélé le trésor caché, illustrant que le meilleur peut prendre sa source dans le pire.

Comme de la boue émergent les lotus, mes fleurs préférées d’aujourd’hui.

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Débloquer l’inertie psychologique

Il était une fois, j’ai suivi une formation à la résolution de problèmes qui m’a permis de découvrir la méthodologie TRIZ : c’est l’acronyme d’un truc imprononçable en russe qui veut dire Théorie de résolution inventive des problèmes.

Cette théorie a été inventée par un ingénieur russe, Genrich Altshuller (1926-1998), qui a mené un travail titanesque d’analyse de plus de 40000 brevets industriels afin de trouver des similitudes dans les innovations : il a ainsi identifié 40 principes d’innovation comme de « sacrifier une partie de son produit » (Appliqué à l’aspirateur sans sac par exemple) ou le principe d’inversion par lequel on rend fixe ce qui est mobile ou mobile ce qui est fixe (Application :  les employés qui sortent de derrière leur guichet pour aller à la rencontre des clients dans la file d’attente, ou les coiffeuses à domicile).

Vous trouverez ici plusieurs articles qui vulgarisent très bien cette méthodologie somme toute assez compliquée à la base, et ce n’est donc pas ce que je vais faire dans cet article.

Je tiens simplement à expliquer deux éléments que j’ai particulièrement retenus de cette formation :

  • Genrich Altschuller a passé 25 ans de sa vie dans un goulag, et c’est pendant ce quart de siècle en détention qu’il a eu le temps d’étudier les principes d’innovation. Pour le coup, je ne retrouve pas sur internet la parfaite confirmation de cette partie de sa biographie, mais comme elle pose une belle dimension extraordinaire et dramatique à l’histoire, je propose de la garder.
  • Le second est que TRIZ s’appuie sur le déblocage de l’inertie psychologique pour accéder à la vraie créativité.

L’inertie psychologique, en gros, résulte des systèmes de croyances, de représentations, d’habitudes, qui nous sont personnels et que nous avons construits au cours de notre histoire, au sein de notre famille, de par notre cullture et nos expériences. Ils font que, inconsciemment, on fait comme on a toujours fait, et que quand on cherche à avancer, à résoudre un problème ou à être créatif, on ne sort pas vraiment des sillons neuronaux bien tracés dans nos petits cerveaux, ou alors si peu.

Nous suivons les rails et schémas prédéfinis dans nos têtes, qui guident nos pensées, laissant un champ de créativité immense complètement inexploré, une terra incognita, comme la partie immergée d’un iceberg.

Pour accéder à cette partie invisible, trouver des solutions vraiment créatives, ouvrir le champ des possibles comme on dit en entreprise, il faut débloquer l’inertie psychologique. Et ça, ça ne vaut pas que pour l’innovation industrielle ou le marketing, mais aussi pour toutes les problématiques professionnelles ou personnelles auxquelles nous sommes confrontés, même les plus basiques de la vie quotidienne

Il s’agit de regarder le problème différemment et de se demander :

  • Comment ferait-on si on avait autant d’argent que possible, ou si le budget n’était pas du tout un sujet dans le problème abordé ?
  • Comment ferait-on si on n’avait très peu de budget, ou beaucoup moins de moyens que dans la réalité ?
  • Prenons de la hauteur ou de la distance : comment verrait-on la situation si nous l’observions comme si elle était à échelle réduite, comme une maison de poupée (à l’instar de Frances Glessner qui a résolu des crimes comme cela) ? Ou si nous la regardions vu d’hélicoptère, ou avec une longue vue ?
  • A contrario, devenons lilliputiens et voyons la situation comme si ses protagonistes étaient des géants, comme ceux de Royal de Luxe ou les marionnettes des grandes personnes.
  • Quelle serait notre analyse de la situation si elle avait eu lieu il y a 50 ans, et comment pourrions-nous l’appréhender si on savait qu’elle allait se produire dans le futur ?

Pour y arriver, vous pouvez par exemple fermer les yeux et méditer, vous laisser aller à rêver, en laissant votre regard partir au loin par la fenêtre, ou alors faire un brainstorming fun en équipe.

Vous l’aurez compris, l’idée est de se libérer de certaines contraintes très concrètes afin de voir les choses avec un autre regard mental et d’accéder à des idées ou solutions auxquelles nous n’aurions jamais pensé autrement à cause de la structure de la réalité.

Parmi les idées que nous allons trouver ainsi, certaines seront inexploitables un fois que nous reviendrons sur terre, mais, étonnamment, d’autres seront parfaitement réalisables ou adaptables.

C’est comme aller explorer des contrées inconnues pour y trouver des fruits, dont certains pourront être rapportés et introduits dans notre pays d’origine.

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Fleurs de bitume

A l’automne dernier, j’ai été envahie par la beauté des feuilles mourantes : avant de partir elles nous offrent un spectacle à couper le souffle de formes et de variations colorées, dont la vision me happe et que je ne savais comment capter. Les photos que je prenais de manière boulimique n’ont jamais été à la hauteur de la réalité. J’aurais voulu toutes les peindre mais étais tellement lente qu’à peine en ai-je eu saisi quelques-unes, que l’hiver a été là, et l’émotion juste n’était plus en moi pour m’inspirer.

J’aurais aimé me satisfaire d’une simple contemplation mais je n’avais pas cette sagesse, j’éprouvais un besoin irrépressible de me les approprier de manière tangible, de les reproduire et les intégrer d’une manière ou d’une autre. Et je suis restée frustrée même si le fait que mon âme soit à ce point touchée par cette abondance de beauté, me semble être un début de chemin.

 Le processus se rejoue ce printemps avec les fleurs que je croise partout sur mon chemin, que ce soit ici à Bordeaux, en Bretagne, dans l’Entre-deux-mers ou ailleurs. Roses, camélias, pivoines, myosotis, althéas, iris, azalées, glycines, chèvrefeuilles, jasmins communs mais si généreux, et toutes celles dont je ne connais pas le nom…. Les belles inonnues…

Je les embarque toutes dans mon smartphone qui a du mal à suivre, proche de l’intoxication florale. Et encore plus qu’à l’automne, je suis submergée par tant de beauté et cherche à les peindre.

Celles qui me scotchent et manquent de me faire tomber de vélo quand je les croise, ce sont les roses trémières.

Longtemps je ne les ai pas aimées car je trouvais que ce n’étaient pas de vraies roses. Sans piquant, elles usurpaient l’appellation. Et puis je ne sais pas pourquoi, je ne les avais pas bien identifiées. Je n’avais pas compris qui elles étaient.

Lors de mon premier séjour à l’île de Ré, elles m’ont tapé dans l’œil et se sont incrusté dans ma rétine.

Quand je les vois aujourd’hui à Bordeaux, fières fleurs de bitume dressées vers le ciel, puisant tant d’énergie dans un centimètre carré de terre, je les trouve tellement belles que j’ai envie de hurler à la lune.

Comment font-elles pour déployer autant de force, de matière et de couleurs, dans un environnement qui est si peu fait pour elles ? Il faut qu’elles soient animées par une envie de vivre hors du commun, pour pousser vers le ciel avec une intensité et une beauté pareilles, malgré tous les obstacles (Imaginez un peu : le manque de terre, la pollution, les chiens, les trottinettes, les chats, la solitude, …. )

Je n’ai pas encore réussi à les peindre. Mais j’ai commencé et je vais continuer et réussir même si cela doit me prendre des années. Je leur dois bien ça. Car quand je les regarde, je sens en moi aussi, la présence de cette énergie vitale qui peut jaillir, pour nous pousser vers le ciel et l’éclosion colorée  malgré les embûches et les circonstances parfois défavorables.

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