Longtemps, le réveillon du nouvel An a été pour moi une grande affaire.
Il me fallait absolument vivre une soirée exceptionnelle, à la hauteur des espérances folles que je projettais sur l’écran vierge de la nouvelle année. Quel enjeu ! Dans ma tête, tout se passait comme si un réveillon râté ou trop banal lancerait une ombre menaçante sur les 12 mois à venir.
Résultat : la plupart du temps, je buvais trop, mangeais trop, parlais trop et me couchais beaucoup trop tard. La soirée était souvent sympa, rarement extraordinaire, mais le lendemain était souvent….désagréable.
Or, tout comme la première impulsion du matin donne l’élan à l’ensemble de la journée, la première journée de l’année peut donner le La de l’année entière.
Basé sur ce principe, cette année, le réveillon fut simple : exit la corvée de courses dans les magasins surpeuplés aux allées encombrées de caddies débordants : vraiment, pourquoi s’infliger cela ? Quel soulagement de l’éviter !
Nous avons opté pour une soirée à deux, tranquille : ciné en début de soirée, une assiette d’excellents fromages accompagnée d’un peu de bon vin . Puis une part de bûche délicieuse et légère, avec une coupe de champagne. A minuit, nous dormions.
Le premier jour de l’année, lucarne d’ouverture sur une décennie toute neuve et lumineuse, je me suis réveillée le corps et l’esprit clairs. Prête à cuisiner, marcher, écrire, peindre, lire et retourner au ciné (et finir le fromage, la bûche et le champagne).
La sensation intérieure procurée par la simplicité, la liberté et la clarté est bien plus enivrante que l’obligation normative de participer à un bonheur illusoire forcé, qui s’achève souvent dans la confusion du corps et de l’esprit.
Je sais maintenant que le plus beau cadeau de fin d’année que je puisse m’offrir, c’est de la tranquillité d’esprit, l’absence d’obligations ainsi que du temps de réflexion.