Connaissez-vous la méthode du time-boxing ? En clair, il s’agit de créer des « boîtes de temps » pour contenir les tâches que nous avons à faire et optimiser leur temps de réalisation.
Vous l’avez peut-être déjà utilisé en réunion : plutôt que d’avoir un ordre du jour flou et non contenu dans des limites de temps, la réunion est d’emblée structurée avec des séquences minutées affectées à chaque sujet. Idem pour les prises de paroles ou les travaux en sous-groupes : un délai est fixé et les participants ne peuvent déroger au temps imparti : c’est la règle du jeu, et ça stimule drôlement les neurones. Evidemment un gardien du temps relativement intraitable est requis. Un peu de souplesse aussi, mais avec modération.
Mais avez-vous déjà utilisé cette méthode avec vous-même ? Pour vous mettre un vrai bon coup de pied aux fesses et accomplir des tâches en un temps record. Et vous sentir hyper fiér.e et satisfait.e après coup ? Je dirais même qu’on peut avoir l’impression d’être le roi.reine du monde.
(Vous remarquerez que j’essaie d’utiliser l’écriture inclusive mais je suis un peu perturbée quand même : Par exemple, doit-on écrire fièr.e ou fier.e. Comment on gère l’accent ?)
Donc revenons au Time-boxing utilisé à des fins toutes personnelles : prenons l’exemple d’une matinée de travail avec des tas de trucs à faire qui pèsent comme des boulets dans votre tête.
Option 1, version classique : j’arrive au bureau, j’allume mon ordi, je regarde mes mails, je souffle, 5 ou 6 collègues défilent dans mon bureau pour me dire bonjour et je papote un peu… Puis je lis mes mails, je réponds, je reste perplexe devant certains, j’écris des post-its pour des trucs à faire plus tard… Puis je vais prendre un café, j’ouvre enfin le dossier d’un compte-rendu à écrire. Je prépare le document, je cherche mes notes, je fais du style, de la mise en forme… Le téléphone sonne, je réponds, puis je reçois un mail, je lis, je réponds, je souffle, je vais aux toilettes, je croise une collègue avec qui je papote… Bref, quand, à midi, on viendra me demander si je déjeune à la cantine, je vais sauter sur l’occasion de filer et j’aurai sans doute écris la moitié de mon compte-rendu. Et je me sentirai misérable et lourde.
Option 2, version time boxing : j’arrive au bureau, je ferme ma porte, j’allume mon ordi, je mets le compte-rendu à l’écran, je regarde l’heure, et je me donne 45 minutes maximum pour le finir. Je trouve que c’est drôle, comme une course contre la montre. Je me dis que je suis sûre que je peux y arriver et je m’amuse. Je ne regarde pas mes mails, je ne réponds pas au téléphone, et je ne cherche pas la perfection ni les effets de style dont tout le monde se fout. Je vais à l’essentiel. Généralement j’y arrive et je suis hyper contente. Du coup je me donne 15 minutes pour une pause tranquille café papotage. Ensuite, je me donne une heure pour faire une autre tâche encore à fond. Après, je me sens légère et je peux regarder tranquillement mes mails et rappeler les appels en absence, jusqu’à midi où j’irai tranquillement déjeuner, l’esprit en paix. L’après midi sera tellement plus agréable avec cette sensation du travail fait.
Voila, je fais ça parfois…
Quand je suis en forme ou que j’ai vraiment des tas de choses en retard (au pied du mur, quoi).
Il y a des champions de la performance au travail qui utilisent cette méthode toute la journée tous les jours. Sans doute n’ont-ils pas d’autre choix que d’être supers productifs, ou bien ils ne supportent pas de perdre du temps ou de ne pas tout contrôler.
Dans cette perspective, vous pouvez tester le « 168 hours time tracking challenge de Laura Vanderkam » et optimiser au maximum ce que vous pouvez faire dans une semaine.
J’adore l’idée parce que cela doit permettre de réaliser tellement de choses ! Mais en théorie seulement. C’est comme les régimes, je ne tiens pas plus d’une demie-journée…
je suis une rêveuse. J’ai besoin de rêvasser en regardant par la fenêtre, d’écouter de la musique, de gribouiller un peu, de trainasser en faisant tout et rien, de me promener, sans aucune limite de temps.
En vérité, je suis une grande amatrice de temps libre non structuré (unstructured free time, j’ai vu ce terme sur un blog américain et ça m’a tapé dans l’oeil, je me suis dis « c’est ça que j’aime ! »). C’est cela qui me permet d’avoir des idées et de l’énergie pour agir efficacement quand il le faut. Un peu comme un chat. Regardez votre chat : il glandouille avachi la majeure partie du temps, mais quand en un quart de seconde il faut choper un oiseau qui passe par là, c’est une fusée atomique.
Cependant, utiliser le time-boxing de temps en temps est génial pour alléger l’esprit et libérer du temps libre et créatif, justement.
Et vous, êtes vous du genre à optimiser ou à prendre tout votre temps ?