Après un petit café dans les rues de pierres, ombre, fleurs et soleil de l’adorable Saint-Macaire, puis une halte dans la fraîcheur de son église, nous descendons vers la Garonne qui, vue d’en haut, se camoufle dans l’explosion de verdure printanière. L’immense plaine d’herbe et de pâquerettes, lit majeur de la rivière, nous a appelés.
Cet espace donne envie d’avoir un chien, pour le plaisir de le voir courir à perdre haleine, libre et heureux, la langue pendante sur le côté et la gueule en sourire.
A l’ombre d’un bois au pied des remparts, des tables de pique-nique nous attendent. On n’entend rien d’autre que le bruit d’une myriade d’oiseaux, de quelques mouches vrombissantes et du vent léger dans les feuillages. Au loin, les papotages d’un groupe de retraités qui se retrouvent pour déjeuner ensemble, à 12h30 pile.
Nous, nous ne mangerons pas, le petit déjeuner était tardif et copieux. Sur notre table de pique-nique en bois, je pose mon livre, c’est un endroit parfait pour lire. J’enlève mes sandales et m’asseois en tailleur sur le banc un peu rugueux mais propre et accueillant. Un couple de personnes âgées étend un drap au pied d’un arbre, et sort tout son déjeuner sur l’herbe.
Deux amoureux redescendent des remparts avec, sur la tête, des canotiers qu’ils n’avaient pas à l’aller. Il fait tellement chaud. Il tombe du feu dehors, comme ils disent sur le bassin(g). Heureusement, depuis notre café en haut, des troupeaux de petits nuages blancs sont apparus et font parfois baisser la température.
Mais là, à l’ombre, il fait bon. Trop chaud pour lire malgré tout. Je m’allonge sur le banc, assez grand pour m’accueillir de tout mon long, même avec les bras au dessus de la tête. Je m’étire, je fais le chat. Au-dessus de moi se rejoignent le feuillage des arbres et les petits nuages, sur fond de grand bleu. Rencontre constrastée de verts, blanc et bleu.
Je ferme les yeux et me laisse aller à la détente. Les bruits s’estompent et se fondent peu à peu en arrière-plan. Je sens un délicieux brouillard envahir mon crâne. Des pensées absurdes traversent mon ciel intérieur, indiquant que je suis en train de quitter la réalité. Je sombre dans la torpeur de l’instant.
Cette sieste est un luxe rare.
L’abondance de verdure, la musique de la nature, l’horizon doux des collines bouclées de vignes, la densité tranquille des maisons en vieilles pierres…. ont nourri et ressourcé pendant quelques heures mon esprit citadin saturé de béton et de bruits urbains.
1 réponse à Sieste sous les arbres, entre deux mers….