Rêve éveillé d’une journée à Chiang Maï (3′ de lecture)

Ce soir j’ai mal à la tête et de la fièvre. Un virus m’a agressée sournoisement, un vendredi soir, évidemment.

Je contre-attaque avec une tisane de verveine citronnée de mon jardin, infusée dans un thermos orné de fleurs exotiques. C’est ma potion magique. Mon regard plonge dans ce décor d’ailleurs qui me ramène quelques mois en arrière à Chiang-Maï, au nord de la Thaïlande.

Les fleurs de Chiang MaÏ

Cette ville millionnaire cache en son cœur une vieille cité carrée, cernée par des remparts, truffée de dizaines de temples d’or. Un peu comme la ville close de Concarneau ou de Saint Malo mais en beaucoup plus grand, et Thaï, et sans la mer. Ça change pas mal de choses, même si c’est tout aussi touristique et que, sur le marché du dimanche, on trouve aussi des crêpes au nutella.

Pour moi, occidentale banale qui connait peu l’Asie, c’est un havre de paix et c’est là que ma fièvre m’entraîne ce soir.

Je me réveille dans le lit tout simple de l’hôtel familial où je dors si bien. Il est tôt, il fait déjà jour et les oiseaux locaux ont entamé leurs chants étranges. Après une petite douche, je m’habille court et léger et descends le grand escalier carrelé ouvert sur l’extérieur. J’enlève mes chaussons pour entrer pieds nus dans la salle à manger, comme il se doit. Tout est étincelant de propreté. Le jeune patron est derrière le bar, souriant comme tous les matins, et me prépare invariablement des œufs avec des toasts et du café.

Puis je sors dans les rues douces et gorgées de verdure de Chiang-Maï. Il fait déjà si chaud, je marche à l’ombre, le plus possible. Je rentre dans un temple après avoir enlevé mes chaussures et m’être couvert les épaules et les jambes avec les deux foulards que j’ai toujours dans mon sac. Seule face au Boudha, les pieds chatouillés par les tapis, je me sens émue… Je m’agenouille, mon esprit s’élève et s’apaise. Je prie. Je ne sais pas faire mais qu’y a-t-il besoin de savoir ? Je pleure aussi parce que quelque chose d’intense et de profond en moi est touché sans que je comprenne bien de quoi il s’agit.

Libérée, je ressors dans la fournaise acheter dans la rue un café bio serré et un jus de ces petites oranges à moitié vertes. Légère malgré la chaleur, je souris en marchant, mon regard glisse sur les touk-touks colorés et s’abreuve aux bougainvillés en fleurs. Au détour d’une rue, un autre temple m’appelle, mais c’est surtout son parc qui me scotche : j’y trouve un banc bien à l’ombre d’un arbre à Durians.

Wat

Tranquille, je m’y installe pour lire le vieux polar que j’ai acheté à la librairie « On the road », qui propose des livres dans toutes les langues, vendus et rachetés puis revendus, par et pour des voyageurs du monde entier.

Le temps passe, doucement. Je me remets en marche jusqu’à un café cool au décor reposant, le Angel’s secret ou le Blue Diamond, au hasard… Je commande un jus de grenade et un morceau de gâteau bio et attrape mon gros cahier à lignes pour y poser mes pensées.

Angel’s secrets café

Quand je repars, il fait si chaud que j’appelle un touk-touk jusqu’à l’hôtel où je sombre dans une sieste délicieuse. A mon réveil, la nuit commence à tomber. Avant d’aller manger, je m’arrête au salon de massage pour dénouer mes pieds. Il fait tout noir quand je sors, mais toujours chaud. C’est tellement agréable, cette sensation de la nuit noire et tiède au contact des bras et jambes nues, je ne m’en lasse pas.

Je prendrai ce soir un pad thaï en terrasse, enveloppé dans un filet élastique fait d’œufs et de fromage. J’arrose d’une bière. Pas de dessert, je n’ai pas envie de sucré, ici.

Je rentre méditer, puis lire. Longtemps. Demain j’irai à un cours de yoga.

Et voila, là bas, comme ici, c’est l’heure d’aller dormir.

Ma fièvre s’est dissipée au cours de ma rêverie thaïlandaise qui, je l’espère, se prolongera merveilleusement, mystérieusement, au cours de mon sommeil.

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Les tâches ménagères, pierre angulaire du développement personnel

Quand j’étais petite, ma mère me répétait « Comme on fait son lit on se couche » : selon elle, un lit mal fait était un aller simple pour une nuit pourrie. Notamment, il était important de soigner les angles pour que le drap tienne bien. On ne soulignera jamais assez combien le drap housse et la couette sont des inventions admirables.

Il y a des trucs qui marquent… Je suis incapable de me coucher si mon lit n’est pas fait. Si par hasard je ne l’ai pas fait le matin ou en rentrant du travail, je le fais juste avant de me coucher. C’est-à-dire que je le fais, puis le défais dans la foulée. Pathologique peut être… Pour me coucher dans un lit défait, il faut que je m’y écroule à 3 heures du matin passablement ivre, ce qui ne m’arrive plus jamais.

Bref. Du coup j’ai bien rigolé en découvrant le livre « Faites votre lit » de l’amiral américain McRaven, best seller du rayon développement personnel. Résumé à trouver ici sur le blog Goodie Mood.

En gros, il dit : « Comme on fait son lit, on passe la journée ». C’est-à-dire que si on le fait très bien dès qu’on se lève, on pose là un acte simple qui symbolise une première réussite, une première bataille gagnée contre la flemme et le laisser-aller, qui nous fera nous sentir bien au carré à l’intérieur. Toute notre journée sera à l’image de cette première action et quand bien même on passerait une journée difficile, on aura au moins la satisfaction de trouver son lit fait en rentrant. C’est déjà ça.

De son côté, Thich Nhat Hahn, lui, est amoureux de la vaisselle à la main et refuse de la considérer comme une corvée. C’est au contraire un moment délicieux, propice à l’exercice de la pleine conscience. On est là, ici et maintenant, les mains dans l’eau chaude et mousseuse, tranquille dans la cuisine, on peut respirer calmement la sérénité de l’instant, et laver doucement les assiettes avec délicatesse, comme si nous donnions le bain à un nouveau-né. Je partage ce kiff mais seulement pour les assiettes. C’est doux, lisse et facile. Par contre, les couverts, plats et autres poêles et casseroles, sont plus ardus à savourer. En vérité, après un an de vaisselle à la main pour cause de panne, je viens de racheter un lave-vaisselle : mon grand bonheur de sérénité, actuellement, est d’appuyer sur le bouton start.…

Enfin, j’ai découvert il y a peu, une toquée du balai : Stephanie Bennett Vogt a écrit un cours sur le désencombrement physique et émotionnel, disponible sur Daily OM. Selon elle, aucun problème, aucun coup de blues ou de cafard, ne résiste à un bon coup de balai. Dès qu’elle se sent ramollir, hop ! elle attrape son balai, et le passe avec attention, pleine conscience et délicatesse. Après, elle regarde le sol tout propre et tout pimpant et zou, elle se sent mieux ! En fait, depuis qu’elle balaye, ça lui a changé la vie. A mon avis, elle n’est pas tout à fait Moldue, c’est sûrement ça l’explication. Mais je suis assez d’accord avec elle, on nettoie la poussière dehors, et c’est comme si on nettoyait la poussière à l’intérieur de soi. Alors on y voit plus clair.

C’est la philosophie de Dominique Loreau dans son livre « Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi ». Je suis tellement fan de tous les livres de cette dame que je pourrais ne lire que ça. Je les lis, et je me sens toute désencombrée et rangée à l’intérieur, claire et nette. Je retrouve ma respiration.

Quoi qu’il en soit, tout ceci est étayé par la science : réaliser des tâches ménagères en y mettant toute notre attention calme notre système nerveux et est donc un excellent moyen de lutter contre le stress. Ne me demandez pas la source, je ne l’ai pas, mais j’ai lu ça quelque part.

Bon d’accord, mais à petite doses alors… 15-20 minutes par-ci par-là, pas plus. Car quand même, ce qui calme le plus mon système nerveux, c’est quand je rentre du boulot le soir, que je me rends compte que c’est jeudi et que la femme de ménage est passée….

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Le temps est vivant

Il y a parfois des conférences qui nous marquent d’une drôle de manière.

En janvier 2018, j’ai assisté au discours d’un très jeune homme dont le métier était assez étrange : Il aidait les gens à trouver le bon endroit pour construire leur maison par rapport à l’énergie de la Terre Mère Gaïa.

De mon point de vue, il était complètement illuminé mais tellement passionné et convaincu qu’il en devenait convaincant. Et peut-être qu’il a raison en fait. Qu’il y a des endroits avec des bonnes énergies qui viennent du centre de la terre et qu’on ferait bien d’en tenir compte.

Ecoutant ce jeune Merlin, je commençais à flotter dans son univers parallèle : mon esprit s’est ouvert à ses idées enchantées dont l’une qui est restée scotchée à mes neurones et m’accompagne quotidiennement depuis : « Le temps est vivant, et il est élastique. »

On savait qu’il était relatif, mais vivant et élastique ! Voila qui explique pourquoi des minutes peuvent être si longues ou si courtes selon notre activité. Ce n’est pas notre perception du temps qui varie mais le temps qui est vivant. Quelle poésie !

Depuis ce jour, lorsque je suis coincée dans le bus dans les embouteillages, je me dis « C’est pas grave ! Le temps est vivant, et en plus, c’est mon ami ! » (ça c’est ma touche personnelle de poudre de fée sur le concept).

Eh bien croyez moi si vous le voulez, ça marche ! A chaque fois, les minutes s’étirent, ralentissent, deviennent loooongues, les bouchons se dénouent, le bus file, et j’arrive à l’heure au bureau sans stress.

Mais oui c’est de la pensée magique ! Et c’est trop bon.

Alors la prochaine fois que vous serez en retard, détendez-vous ! Faites copain-copain avec le temps : il est vivant, il est de votre côté, et tout va rentrer dans l’ordre.

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Sieste sous les arbres, entre deux mers….

Après un petit café dans les rues de pierres, ombre, fleurs et soleil de l’adorable Saint-Macaire, puis une halte dans la fraîcheur de son église, nous descendons vers la Garonne qui, vue d’en haut, se camoufle dans l’explosion de verdure printanière. L’immense plaine d’herbe et de pâquerettes, lit majeur de la rivière, nous a appelés.

Cet espace donne envie d’avoir un chien, pour le plaisir de le voir courir à perdre haleine, libre et heureux, la langue pendante sur le côté et la gueule en sourire.

A l’ombre d’un bois au pied des remparts, des tables de pique-nique nous attendent. On n’entend rien d’autre que le bruit d’une myriade d’oiseaux, de quelques mouches vrombissantes et du vent léger dans les feuillages. Au loin, les papotages d’un groupe de retraités qui se retrouvent pour déjeuner ensemble, à 12h30 pile.

Nous, nous ne mangerons pas, le petit déjeuner était tardif et copieux. Sur notre table de pique-nique en bois, je pose mon livre, c’est un endroit parfait pour lire. J’enlève mes sandales et m’asseois en tailleur sur le banc un peu rugueux mais propre et accueillant. Un couple de personnes âgées étend un drap au pied d’un arbre, et sort tout son déjeuner sur l’herbe.

Deux amoureux redescendent des remparts avec, sur la tête, des canotiers qu’ils n’avaient pas à l’aller. Il fait tellement chaud. Il tombe du feu dehors, comme ils disent sur le bassin(g). Heureusement, depuis notre café en haut, des troupeaux de petits nuages blancs sont apparus et font parfois baisser la température.

Mais là, à l’ombre, il fait bon. Trop chaud pour lire malgré tout. Je m’allonge sur le banc, assez grand pour m’accueillir de tout mon long, même avec les bras au dessus de la tête. Je m’étire, je fais le chat. Au-dessus de moi se rejoignent le feuillage des arbres et les petits nuages, sur fond de grand bleu. Rencontre constrastée de verts, blanc et bleu.

Je ferme les yeux et me laisse aller à la détente. Les bruits s’estompent et se fondent peu à peu en arrière-plan. Je sens un délicieux brouillard envahir mon crâne. Des pensées absurdes traversent mon ciel intérieur, indiquant que je suis en train de quitter la réalité. Je sombre dans la torpeur de l’instant.

Cette sieste est un luxe rare.

L’abondance de verdure, la musique de la nature, l’horizon doux des collines bouclées de vignes, la densité tranquille des maisons en vieilles pierres…. ont nourri et ressourcé pendant quelques heures mon esprit citadin saturé de béton et de bruits urbains.

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Les 5 S peuvent-ils soigner mon ADN (bordélique) ?

Je sais que si le minimalisme me tente tant, c’est parce que je suis bordélique. Depuis toujours, les objets se jouent de moi : ils s’étalent, se mélangent, se cachent, et moi je me sens embrouillée et je perds un temps fou à les chercher.

Ma famille d’origine est clairement de culture bordélique. Champions de première catégorie de la sédimentation pluri-décennale. Mes parents n’ayant pas déménagé depuis 50 ans, je vous laisse imaginer la géologie matérielle de la maison.

Depuis mon adolescence, je lutte. Depuis ce jour mémorable où ma meilleure amie est rentrée dans ma chambre et que j’ai lu l’effroi dans son regard.

Qu’elle m’a dit, avec tellement de compassion dans les yeux (De la pitié ? De la stupéfaction ? Un combo…)

« Mais enfin Mathilde tu ne peux pas laisser tes vêtements traîner comme ça par terre, ils vont être tout froissés ». Bon, froissés, ça faisait un bout de temps qu’ils l’étaient, oups … Elle a patiemment tout ramassé et m’a montré comment on pliait des T-shirts. Incroyable ce truc, la grande classe ! Cela me semblait impossible à faire avec mes mains mais j’ai fini par réussir et je n’ai jamais oublié.

Peu à peu j’ai appris à ranger et nettoyer. Je suis devenue la maniaque de service aux yeux des autres membres de ma famille. Une qualification tout à fait relative puisqu’au regard des gens normaux, je suis plutôt « très cool dans ma relation au ménage » comme me l’a dit une autre copine 15 ans après la première.

Chaque chose à sa place

Et les 5 S dans cette histoire, qu’est-ce ? Ce n’est pas le nom d’un I-phone mais une autre méthode issue du système de management de Toyota, intégré dans le Lean management, comme le Kaïzen.

C’est une méthode de rangement et de maintien en ordre qui est appliquée dans les ateliers mais peut se transposer à n’importe quel espace de travail ou domestique. A une chambre d’ado, je doute, mais on peut rêver.

Les 5 S sont les initiales de 5 mots japonais que voici :

SEIRI : supprimer l’inutile, se débarrasser du superflu, ne garder que le strict nécessaire (sur le poste de travail).

Par exemple, sur ma table de nuit, je pourrais enlever les 2 verres, 3 tasses et diverses autres choses hétéroclites (trombone, ticket de bus, jeton de caddie, vieux stylos…) qui traînent là depuis un certain temps.

SEITON : ranger, ordonner, situer les choses : une place pour chaque chose, facilitant son utilisation.

Je continue mon exemple : ma lampe de chevet, un carnet, un stylo, un livre, mon réveil et mes lunettes. Ma tisane du soir. Le tout à portée de main.

SEISO : nettoyer, faire scintiller, tenir propre.

Oui, c’est plus agréable quand c’est propre, je le constate après avoir ôté la couche de poussière sur la surface plane de ma table de nuit-cobaye. L’énergie circule mieux et c’est beau à regarder.

SEIKETSU : maintenir en ordre et propreté grâce à des règles basiques et la résolution des problèmes.

C’est là que ça se corse.

Cela signifie, par exemple, que je dois descendre tous les matins ma tasse de tisane vide… Et ne pas laisser s’accumuler les choses diverses qui profitent de mon absence pour sauter sur ma table de nuit.

SHITSUKE : pour que les 4 premiers S ne soient pas déroulés qu’une seule fois (suivez mon regard) il faut instaurer la rigueur et progresser :

Ça veut dire que demain matin je descendrai ma tasse, mais après demain aussi, ainsi que le jour d’après etc… Et que si j’oublie, pas grave, à condition que je reprenne le pli. Et dans 2-3 jours je devrais à nouveau débarrasser, nettoyer et ré-ordonner, parce que peut-être j’aurais pensé à un meilleur agencement, ou ajouté quelque chose qui manquait.

Et là qu’est-ce qu’on reconnait ? Mais oui, c’est bien l’esprit de l’amélioration continue qui plane dans ma maison !

Alors, ma table de nuit passée au crible d’un premier cycle des 5S, en 5 minutes, m’a fait un effet Wow !

C’est trop beau. Epuré. Reposant. Je me suis couchée apaisée et au réveil, j’ai été à nouveau émerveillée lorsque mon regard s’est délicatement posé sur cette surface zen. Il en faut peu pour être heureux, nom de Zeus ! Je suis sûre que cela va contribuer à un meilleur sommeil….

Il ne me reste plus qu’à Shitsuker dans le temps, de manière rigoureuse et disciplinée, et ensuite je vais étendre la zone d’application progressivement, en partant de petites zones et en augmentant la hauteur des marches peu à peu. Qui va piano va sano.

Je vais passer à mon sac à main (Aïe !), mon frigo (Argl !), ma salle de bain, ma cuisine et…. Graal absolu, Everest du bazar, mon garage. Quoi que ce dernier point me paraisse aussi difficile que de retenir les mots des 5 S en japonais.

Et vous, quel est votre rapport au choses matérielles et au rangement ?

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La procrastination : une histoire de plomberie énergétique (3′ de lecture)

Et si la procrastination résultait de l’encombrement de notre tuyauterie intérieure par une boue collante, inerte, un déchet qui entrave la bonne circulation de l’énergie ?

Cette métaphore me plait. Elle évite de devoir trouver les causes profondes de notre procrastination : quelles peurs ? Quels évitements ? Quels traumatismes dans la petite enfance ? On s’en fout il est sans doute inutile de chercher à comprendre. C’est juste de la saleté, il s’agit de désencombrer les tuyaux en passant à l’action. Adoptons la philosophie du Just do it et basta ! Nettoyons puis ressentons le plaisir et la satisfaction de se sentir propre à l’intérieur.

Cette boue peut venir se coller n’importe où, au hasard, même sur des actions hyper banales.

Par exemple, cela fait 9 mois que j’ai cassé mes lunettes de soleil (adaptées à ma vue) et qu’elles attendent patiemment que je les emmène chez l’opticien … Action collée dans la boue…

Je sais que je dois les faire réparer, elles me manquent, surtout avec les beaux jours qui reviennent. L’été dernier, j’ai ressorti mes vieilles lunettes, pitoyable roue de secours, un peu de travers sur mon nez, mais me permettant quand même de lire à la plage. Elles m’ont aussi accompagnée en Thaïlande en février… C’est certainement la ficelle majeure de ma procrastination : il est possible pour moi de tolérer cette solution dégradée.

Je sais où les amener : c’est à 10 minutes à pied de mon travail… Ouvert en journée continue … Aucune excuse, c’est incompréhensible.

La première action m’a déjà demandé des mois : mettre la monture cassée et le verre qui s’était détaché dans un étui à lunettes que j’ai mis dans mon sac. Mais c’est comme avec le courrier, mettre le timbre sur l’enveloppe et l’enveloppe dans le sac à main ne suffit pas. C’est du projet complexe multi-étapes et de longue haleine.

Donc l’affaire est dans le sac et puis voilou ! Status quo depuis…

Quand je pense que depuis 9 mois je dois le faire, je me sens tellement mal à l’aise, envahie par cette glue interne, sensation plus qu’inconfortable, désagréable, un peu paralysante, qui se colle sous ma mâchoire côté gauche, envahit tout mon palais, ma clavicule gauche et culmine au niveau du sternum.

Je veux étudier la carte des méridiens énergétiques chinois, pour mieux comprendre cette drôle de géographie intérieure.

Ce matin, je me suis engagée auprès de mon groupe de soutien du Sea change program de Leo Babauta (Blog Zen habits), à poser aujourd’hui cet acte hautement héroïque d’aller porter mes lunettes de soleil à réparer. Qu’est ce que je redoute tant ? Peut être d’avoir des clients devant moi car chez l’opticien, on peut attendre longtemps…

Je prends quelques minutes pour visualiser : je marche jusqu’à la boutique, je pousse la porte, si une vendeuse est libre, c’est que c’est mon jour de chance…. Puis j’expose mon problème, elle prend mes lunettes avec un grand sourire, me dit de repasser dans quelques jours, et hop ! le tour est joué.

C’est parti !

Epilogue : j’y suis allée, j’ai poussé la porte, et ça n’a pas été si simple… Je passe les détails, c’est fait !

La facture était un peu salée mais c’était le prix à payer pour ma procrastination et un geste éco-citoyen. Et ce n’est pas cher si on le lisse sur 9 mois, ni pour la satisfaction ressentie, et le plaisir que je vais avoir aujourd’hui à aller marcher fièrement avec mes lunettes sur le nez, car le soleil est revenu !

Et vous, que ressentez-vous dans votre corps quand vous pensez à ce que vous avez à faire et repoussez, repoussez, …. ?

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Bagage minimaliste (1′ de lecture)

Cette images est un dessin en sketch note qui illustre,sur la page de gauche, la voyageuse que j'étais avant, l'esprit encombré parce qu'elle a une trop grosse valise, très lourde. Sur la page de droite, la voyageuse que je suis aujourd'hui, sereine et à l'esprit zen, car elle n'a qu'un petit sac à dos léger.
Traveling light

Quand je voyage, je suis du genre à emmener une énorme valise remplie à craquer de tas de vêtements que j’emmène au cas où…. parce qu’on ne sait jamais ….et qu’on n’est jamais trop prudent.

Est-ce une valise-doudou qui me rassure ? Certainement. Telle une tortue, j’emporte ma maison avec moi.

Sauf que finalement elle m’encombre au propre comme au figuré : une fois arrivée, je me sens envahie par toutes ces affaires que je ne sais pas où ranger, je prends conscience que je ne me servirai que de la moitié (et encore) ; c’est vite le bazar, je ne m’y retrouve pas, je ne me sens pas sereine.

Alors cette fois, pour la Thaïlande, j’avais décidé de voyager minimaliste, avec seulement un sac à dos de 45 litres en cabine. Après tout, il fait chaud là-bas, me suis-je dis, pas la peine de prendre trop de trucs. J’avais juste noté qu’il fallait se couvrir les genoux et les épaules pour aller dans les temples.

Je m’y suis mise bien à l’avance et, après avoir fait et défait mon sac au moins 3 fois pour être sûre de l’optimiser, je l’ai bouclé et je n’y ai plus pensé.

Il pesait 7 kilos, pour 15 jours, rempli à bloc.

La plupart de mes vêtements étaient des fringues basiques de sport, que j’ai roulées à la japonaise pour qu’elles ne se froissent pas et prennent le moins de place possible.

Et bien vous savez quoi ? Il s’est avéré que j’avais trop de vêtements, et peu de choses m’ont manqué !

Au final, j’avais en trop : des sous-vêtements, 1 robe en lin, 3 T-shirts, 1 foulard, 1 serviette de plage et 1 gros savon. La robe en lin était inconfortable par cette chaleur, je ne l’ai pas supportée plus de 5 minutes, j’avais l’impression de porter une armure en carton. Les vêtements de fitness coton-élasthanne près du corps sont de loin les vêtements dans lesquels je me suis sentie le plus à l’aise.

En Thaïlande, on peut très facilement faire laver et sécher son linge pour quelques euros. On le dépose le matin et on le récupère le soir. On trouve des produits d’hygiène en mini-doses partout dans les petits supermarchés, plus nombreux que les Starbucks à New York. Du coup, on peut vraiment alléger.

J’ai adoré voyager ainsi, défaire et refaire mon sac en arrivant et en repartant de chaque endroit, en constatant que l’essentiel y était, que c’était rapide et facile à faire. Il me semblait reconfigurer toute ma vie à chaque fois, et constater que tout tenait en place sans superflu, propre et net. J’ai même jeté du lest à chaque étape.

Je me sentais légère, agile et entière. Mes frontières étaient clairement définies. Prête pour continuer l’aventure et jouir de l’air du temps..

Et vous ? Comment voyagez-vous ?

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Du Kaïzen au Kanaï, les principes de l’industrie japonaise appliqués à l’échelle individuelle (2’30 de lecture)

Connaissez-vous le mot Kaïzen ?

C’est l’association des deux mots japonais kaï et zen qui signifient respectivement « changement » et « meilleur ». La traduction française courante est « amélioration continue ». Ce concept vient directement de la philosophie du management déployée par Toyota il y a plus de 50 ans et a donné naissance au Lean management dans l’industrie.

« C’est une démarche graduelle et douce, qui s’oppose au concept plus occidental de réforme brutale du type On jette et on recommence tout ou On transforme radicalement »  (Wikipedia).

Ce principe d’amélioration continue se base sur de petites actions concrètes, simples, qui ne coûtent pas beaucoup d’argent. Elles émanent des personnes qui les réalisent sur le terrain, et en cherchent tous les jours. Chez Toyota, par exemple, les ouvriers, mais pas qu’eux.

En fait, c’est avant tout un état d’esprit qui peut être exporté de l’industrie vers n’importe quel système. Le principe est qu’on cherche constamment à faire mieux, simplifier, gagner du temps, améliorer l’organisation ou la qualité. Les ingrédients de base pour cela sont la réflexion, la créativité et la motivation.

Par exemple, à la maison, on peut se demander un peu tous les jours comment améliorer la vie quotidienne, l’organisation familiale, la gestion des tâches domestiques, par de petites améliorations pouvant être trouvées par les enfants aussi bien que les parents.

J’adore ce principe et ce mot. Je le connais de mon milieu professionnel, ayant longtemps travaillé dans le domaine des démarches Qualité.

Je l’ai retrouvé avec étonnement page 144 du livre L’éveil de votre puissance intérieure de Tony Robbins (titre certes racoleur mais un livre génial de développement personnel). Il est allé encore plus loin que l’adaptation à l’écosystème domestique en proposant cette philosophie pour l’amélioration de toute notre vie : le principe CANI !

CANI (Can I, {Kanaï} puis-je) est l’acronyme de Constant And Neverending Improvement : amélioration constante et infinie. Ce principe se rapporte à tous les aspects de notre vie : affaires, finances, santé, apprentissages, relations… Il s’agit de se demander toujours comment nous pouvons faire pour améliorer constamment tous les domaines de notre vie.

Une politique des petits pas en avant à pratiquer avec engagement et discipline, jour après jour, pour obtenir à long terme des résultats très importants voire extraordinaires.

C’est le principe sous-jacent à toute la philosophie, très en vogue actuellement, des petites habitudes quotidiennes.

J’adore et j’adhère. D’ailleurs, je file faire mes 10 minutes quotidiennes de méditation. Et peut-être que je vais passer à 12 à partir de ce soir.

Can I ? Yes, you can !

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Explosez le plafond de votre productivité avec le time-boxing ! (2’30 de lecture)

Connaissez-vous la méthode du time-boxing ? En clair, il s’agit de créer des « boîtes de temps » pour contenir les tâches que nous avons à faire et optimiser leur temps de réalisation.

La mise en boîte

Vous l’avez peut-être déjà utilisé en réunion : plutôt que d’avoir un ordre du jour flou et non contenu dans des limites de temps, la réunion est d’emblée structurée avec des séquences minutées affectées à chaque sujet. Idem pour les prises de paroles ou les travaux en sous-groupes : un délai est fixé et les participants ne peuvent déroger au temps imparti : c’est la règle du jeu, et ça stimule drôlement les neurones. Evidemment un gardien du temps relativement intraitable est requis. Un peu de souplesse aussi, mais avec modération.

Mais avez-vous déjà utilisé cette méthode avec vous-même ? Pour vous mettre un vrai bon coup de pied aux fesses et accomplir des tâches en un temps record. Et vous sentir hyper fiér.e et satisfait.e après coup ? Je dirais même qu’on peut avoir l’impression d’être le roi.reine du monde.

(Vous remarquerez que j’essaie d’utiliser l’écriture inclusive mais je suis un peu perturbée quand même : Par exemple, doit-on écrire fièr.e ou fier.e. Comment on gère l’accent ?)

Donc revenons au Time-boxing utilisé à des fins toutes personnelles : prenons l’exemple d’une matinée de travail avec des tas de trucs à faire qui pèsent comme des boulets dans votre tête.

Option 1, version classique : j’arrive au bureau, j’allume mon ordi, je regarde mes mails, je souffle, 5 ou 6 collègues défilent dans mon bureau pour me dire bonjour et je papote un peu… Puis je lis mes mails, je réponds, je reste perplexe devant certains, j’écris des post-its pour des trucs à faire plus tard… Puis je vais prendre un café, j’ouvre enfin le dossier d’un compte-rendu à écrire. Je prépare le document, je cherche mes notes, je fais du style, de la mise en forme… Le téléphone sonne, je réponds, puis je reçois un mail, je lis, je réponds, je souffle, je vais aux toilettes, je croise une collègue avec qui je papote… Bref, quand, à midi, on viendra me demander si je déjeune à la cantine, je vais sauter sur l’occasion de filer et j’aurai sans doute écris la moitié de mon compte-rendu. Et je me sentirai misérable et lourde.

Option 2, version time boxing : j’arrive au bureau, je ferme ma porte, j’allume mon ordi, je mets le compte-rendu à l’écran, je regarde l’heure, et je me donne 45 minutes maximum pour le finir. Je trouve que c’est drôle, comme une course contre la montre. Je me dis que je suis sûre que je peux y arriver et je m’amuse. Je ne regarde pas mes mails, je ne réponds pas au téléphone, et je ne cherche pas la perfection ni les effets de style dont tout le monde se fout. Je vais à l’essentiel. Généralement j’y arrive et je suis hyper contente. Du coup je me donne 15 minutes pour une pause tranquille café papotage. Ensuite, je me donne une heure pour faire une autre tâche encore à fond. Après, je me sens légère et je peux regarder tranquillement mes mails et rappeler les appels en absence, jusqu’à midi où j’irai tranquillement déjeuner, l’esprit en paix. L’après midi sera tellement plus agréable avec cette sensation du travail fait.

Voila, je fais ça parfois…

Quand je suis en forme ou que j’ai vraiment des tas de choses en retard (au pied du mur, quoi).

Il y a des champions de la performance au travail qui utilisent cette méthode toute la journée tous les jours. Sans doute n’ont-ils pas d’autre choix que d’être supers productifs, ou bien ils ne supportent pas de perdre du temps ou de ne pas tout contrôler.

Dans cette perspective, vous pouvez tester le « 168 hours time tracking challenge de Laura Vanderkam » et optimiser au maximum ce que vous pouvez faire dans une semaine.

J’adore l’idée parce que cela doit permettre de réaliser tellement de choses ! Mais en théorie seulement. C’est comme les régimes, je ne tiens pas plus d’une demie-journée…

je suis une rêveuse. J’ai besoin de rêvasser en regardant par la fenêtre, d’écouter de la musique, de gribouiller un peu, de trainasser en faisant tout et rien, de me promener, sans aucune limite de temps.

En vérité, je suis une grande amatrice de temps libre non structuré (unstructured free time, j’ai vu ce terme sur un blog américain et ça m’a tapé dans l’oeil, je me suis dis « c’est ça que j’aime ! »). C’est cela qui me permet d’avoir des idées et de l’énergie pour agir efficacement quand il le faut. Un peu comme un chat. Regardez votre chat : il glandouille avachi la majeure partie du temps, mais quand en un quart de seconde il faut choper un oiseau qui passe par là, c’est une fusée atomique.

Cependant, utiliser le time-boxing de temps en temps est génial pour alléger l’esprit et libérer du temps libre et créatif, justement.

Et vous, êtes vous du genre à optimiser ou à prendre tout votre temps ?

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Ma citation phare en développement personnel (1’30 de lecture)

« Time management is really a misnomer. The challenge is not to manage time, but to manage ourselves » Stephen R Covey

Je tente une traduction : Le terme « gestion du temps » est vraiment inadéquat. Le défi n’est pas de gérer le temps, mais de nous gérer nous-mêmes.

Et c’est la même chose pour l’argent, l’attention, la parole etc… Je n’ai plus la représentation que ces ressources sont des éléments extérieurs que nous devons arriver à gérer : c’est notre rapport à elles et la manière dont on gère nos émotions, nos comportements, nos intentions qui sont les vrais sujets.

Ce qu’il faut d’abord se demander, c’est si nous avons une vision claire de nos intentions profondes. Nous sommes-nous même posé la question, ou nous laissons-nous porter par la vie et le temps qui passe comme un bouchon sur l’océan ?

Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Qu’est ce que je veux accomplir, réaliser, quels sont mes désirs les plus chers, les valeurs qui me portent, qu’est-ce qui est le plus important à mes yeux ?

Donc qui suis-je et où veux-je aller en quelque sorte… Questions existentielles par excellence…

Lorsque je serai très vieille et que je regarderai ma vie depuis le couloir de la porte de sortie, quel paysage voudrais- je avoir dans le viseur pour me sentir en paix avec moi-même ? Comment puis-je répondre à cette question : je serai sereine et satisfaite si ….. ?

Paysage existentiel

A vous de compléter la question.

Il est probable de ressentir de fortes émotions face à ces questions. Des ressentis corporels. Peut-être de l’angoisse.

Et si je n’ai pas les réponses ? Et si je ne sais pas ? Et si je ne trouve que du brouillard, du fouillis, du vide ou pire, des regrets, dans ma tête et dans mon cœur ?

Il y a sans doute un gros travail à faire pour y répondre. Sacraliser des plages de temps, peut-être après avoir repoussé pendant des mois parce que « je ne suis jamais seul.e, j’ai trop de choses à faire et je n’ai pas le temps. Et je ne sais pas vraiment ».

Du temps et de la volonté sont nécessaires pour y réfléchir, laisser notre esprit cheminer, écrire pour fixer les idées, en entonnoir, des grandes lignes puis des réponses plus précises. Jusqu’à un énoncé lisible et qui sonne juste en nous.

Comment voyais-je ma vie quand j’étais enfant ? Que voulais-je devenir ? Quelles sont les valeurs profondes qui me tiennent à cœur ? Les activités que je préfère et que je ne fais pas ? Les personnes que j’aime et que je ne vois pas ? Les rêves que j’ai et que je laisse en friche, atrophiés dans un coin de ma tête ? Ce que j’ai envie de transmettre à mes enfants ?

Si toutefois on souhaite le faire. C’est ok aussi de rester dans le flou et de continuer à avancer en se laissant porter par les courants de la vie.

Puis on peut revenir dans une réflexion plus terre-à-terre, plus rationnelle : que dois-je faire pour y arriver ? …..

Il me reste X années à vivre, X semaines.

Quelles actions vais-je poser et dans quel ordre, dans ce capital de temps qui me reste ?

J’ai maintenant mes objectifs à long terme, comment je les décline en objectifs à moyen terme, à court terme, en to-do list pour cette année, ce mois-ci, cette semaine ? Comment je me mets en mouvement dans le bon sens dès aujourd’hui ?

Comment j’active ma volonté, mon désir, à chaque instant, pour avancer et me comporter en cohérence  avec ma vision ? Et donc bien gérer mon rapport au temps, à l’attention, à l’argent, conformément à mes rêves et projets.

Comment je fais triompher ma volonté ? Que dois-je faire pour que mes rêves se transforment en projets puis en actions concrètes ?

Qu’en pensez-vous ? C’est un sacré challenge, non ?

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